Ma startup IoT en 5 étapes
Étude de marché
Une étude de marché, c’est un peu comme un effacement de son ego et de ses propres certitudes. En effet, en marketing il ne faut pas partir du principe que tout le monde pense la même chose, ni ne fait la même chose. Le marketer ne doit pas mettre en avant ses attitudes et ses comportements, mais bel et bien tenir compte de celles et ceux des cibles visées.
De cette étape concernant l’étude du marché vont découler les décisions stratégiques puis opérationnelles opérées par le marketer. En toute logique, ces études concernent les deux piliers du marché : la demande et l’offre. L’idée est de faire coup double : dans un premier temps, le marketer analyse les faits et gestes des cibles (demande) ; et dans un deuxième temps, il s’agit d’observer les points faibles et forts des offres concurrentielles. Ces deux observations permettent de calibrer au mieux sa stratégie de pénétration du marché et de créer de la valeur et de la richesse sur sa propre offre (cf. Dosquet, F. (2014), Créer du sens en marketing, Ems, 2e édition.). En quelque sorte, l’étude de marché sert à limiter la part du hasard dans le lancement d’une activité. En effet, l’étude de marché a pour but de mieux apprécier les forces en présence, qu’elles émanent du côté de la demande, comme du côté de l’offre.
Pour un complément d’information concernant les études de marché, vous pouvez vous reporter aux livres suivants : Helfer, J.-P., Orsoni, J. (2012), Marketing, Vuibert, 12 e édition ;...
Monter sa société
Depuis les années « Internet », l’entreprenariat est devenu une option majeure de sortie d’étude. Les réussites, les fortunes ou l’envie de construire quelque chose de ses « mains » motivent une multitude de jeunes (ou moins jeunes) diplômés à sauter le pas. Cette histoire, cette qualité et cette fierté se regroupent aujourd’hui sous le label « Frenchtech », marqueur d’une société qui cherche à se réinventer.
Étape indispensable dans la vie d’un projet, la création d’une entreprise est un indicateur de l’engagement d’une équipe dans une direction commune. C’est, en effet, une association en termes juridique et financier qui se noue ici.
Techniquement, l’approche est assez simple et nous nous attacherons à en expliquer les options principales.
1. Faire son business plan
Vous trouverez ici ou là plusieurs méthodes pour rédiger un business plan. Peut-être seront-elles tout à fait idoine avec votre besoin précis et nous vous invitons à vous en inspirer afin de vous aider à construire vos propres schémas de réflexion.
Ceci dit, il nous apparaît pertinent de mentionner, de notre point de vue, les éléments clés d’un business plan.
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Le Pitch : quel est l’objet de votre structure ? Quelle est votre mission ? Quels problèmes résolvez-vous ?
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Le marché : quels sont vos concurrents ? Quels sont leurs positionnements ? Quels sont vos différenciants ?
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Les moyens : quelle légitimité avez-vous pour solutionner « le mal de crâne » de vos cibles ? Quels sont les profils des fondateurs et employés ? Quelles valeurs techniques, industrielles ou marketing apportez-vous ? Quelles sont les stratégies et les tactiques envisagées ?
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Les opérations : quelle perception avez-vous de l’ingénierie à mettre en place pour garantir une bonne exécution ? Quels sont vos plans marketing, communication et commercial ?
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La roadmap : quelles sont les fonctionnalités que vous allez construire autour de votre proposition...
Design
Les réflexions sur l’élaboration du design sont à débuter dès la genèse du projet. En effet, le terme de design ne désigne pas que le côté esthétique d’un produit, il englobe à peu près chacun de ses aspects. De la façon dont l’objet connecté sera utilisé aux détails du packaging, en passant par l’ergonomie de l’application ou la forme de l’objet, tout cela relève d’une même réflexion, centrée sur la satisfaction émotionnelle éprouvée par l’utilisateur final et l’usabilité du produit.
1. Qu’est-ce que le design ?
La réponse peut paraître simple. « Le design, c’est la création d’un objet ». C’est vrai dans la théorie, mais dans la pratique, c’est un peu plus compliqué que cela.
Comme nous allons le voir, le design ne désigne pas qu’une seule discipline mais en rassemble de nombreuses, allant de l’art à la technique en passant par la psychologie. De plus, il serait faux de croire que ce domaine ne concerne que l’aspect physique de la création (de l’objet ou de l’interface/application).
Les réflexions autour des fonctionnalités qui doivent être embarquées dans l’objet, de la technologie qui doit être utilisée ou encore des méthodes de connexion qui doivent être prises en compte prennent toutes place au sein de la phase de design.
Revoyons notre définition, donc. Le design, dans le processus de réalisation d’un objet, désigne toutes les réflexions et activités créatives qui vont servir à sa construction, des contraintes techniques propres au produit à l’élaboration de son apparence finale. Il a pour vocation de créer l’aspect extérieur d’un objet connecté et de son application, mais aussi de les penser de manière à optimiser leur usage (réflexion ergonomique) et de le faciliter afin de le rendre plus accessible au grand public.
Un bon design doit donc faire appel à plusieurs leviers émotionnels pour susciter l’attachement dans la durée à une marque ou à...
Prototypage industriel
La co-idéation de l’objet connecté commande, au-delà d’une projection sur papier, le fameux « pptware », l’œuvre au noir, la confrontation avec la réalité du matériel et des contraintes d’une approche industrielle. Les folles années d’Internet comme les grandes heures du mobile se sont construites sur la facilité quasi-magique du logiciel. Le software-power offrait une large souplesse où une erreur pouvait être corrigée, un algorithme optimisé dans l’heure. Le matériel répond à d’autres contraintes héritées d’une autre époque, celle de la production de masse. Pire encore, les joies de la mondialisation ont délocalisé les centres de production, coupant la transmission du savoir en Europe, rallongeant les temps et coûts de transport tout en rajoutant une surcouche culturelle. L’entrepreneur IoT est un triathlète quand l’entrepreneur Internet n’est qu’un marathonien.
Lorsque l’on pense prototypageS, il convient d’en parler au pluriel. En effet, il existe un process itératif assez bien rôdé maintenant visant à formaliser, en plusieurs étapes, un produit fini bon à la commercialisation.
Le chapitre précédent aura été l’occasion de travailler sur le concept et les premières étapes de la matérialisation d’une vision. Il s’agit maintenant de rentrer dans la froide réalité des lois de la physique et de la logistique.
La première échelle de grandeur à connaître est assez simple. Quand il suffit de quelques dizaines de milliers d’euros et quelques semaines pour prototyper les premières fonctionnalités d’un logiciel, ce sont, minimum, 250 k€ et six mois pour réaliser le développement industriel d’une première série d’objets connectés de nouvelle génération (comprendre au-delà des capteurs de températures et détection de mouvements) entre la R&D et les pré-séries. Au final, la barre du million d’euros sur un horizon à 12-18 mois est la norme pour sortir un objet connecté à l’échelle...
Commercialisation
Si vous fabriquez un objet connecté, il faut s’assurer de pouvoir le mettre à disposition du public, d’être en mesure de franchir les derniers pas avant d’atteindre enfin votre but. Or, la manière dont vous allez entrer en contact avec vos clients est une question à part entière : celle de la commercialisation. En bref, même s’il s’agit de la dernière étape abordée par ce chapitre, c’est une réflexion qui doit débuter dès l’origine du projet.
En ce qui concerne la mise en vente d’un objet connecté, la question de la commercialisation passe par une question centrale : privilégiez-vous la mise en vente via une boutique en ligne (comme le très célèbre Amazon ou, pour les plus modestes, des plateformes e-commerce spécialisées comme Startup Market ou Future-Connection) ou sur des points de vente physiques (dans un corner Fnac, du très spécialisé LICK ou dans les rayons d’un magasin spécialisé) ?
Chaque type de boutique possède ses avantages et ses inconvénients, si bien qu’il n’existe pas un choix meilleur que l’autre. Même si la méthode idéale consisterait sûrement en une combinaison de ces deux canaux, le choix de l’un ou de l’autre se fera essentiellement en fonction de la taille de l’entreprise et du caractère du produit mis en vente.
1. Les points de vente en ligne
Pour commencer, abordons ce qui s’apparente sûrement à la solution la plus accessible pour la plupart des fabricants. Commercialiser son produit sur une plateforme en ligne est particulièrement intéressant pour les sociétés plus petites ou pour les objets particulièrement innovants. La raison ? Ces plateformes sont surtout fréquentées par un public largement technophile, plus susceptible d’acheter spontanément des gadgets ou objets connectés farfelus. Ce sont les fameux early adopters, déjà mentionnés (et visés) dans notre partie sur le financement participatif.
Être présent en ligne, c’est se rendre disponible auprès des principaux intéressés. Hélas, c’est une arme à...