Typologie des crypto-actifs
Introduction
La majorité des Initial Coin Offering porte, en réalité, non pas sur des crypto-monnaies (coins), mais sur des tokens. Il est communément admis qu’une crypto-monnaie dispose de sa propre blockchain, à la différence des tokens qui utilisent le protocole, la blockchain, d’une crypto-monnaie existante.
Le terme générique crypto-actifs est utilisé pour désigner à la fois les crypto-monnaies et les tokens.
Typologie par fonction
La principale typologie de crypto-actifs repose sur leur fonction. Il en existe quatre grandes catégories.
1. Les crypto-actifs instruments de paiement
Les crypto-actifs instruments de paiement reposent sur trois principales fonctions : l’unité de compte, la réserve de valeur et la valeur d’échange. Les crypto-actifs instruments de paiement se présentent ainsi comme des unités de valeur alternatives aux devises émises par des banques centrales.
Cette catégorie de crypto-actifs est principalement composée de crypto-monnaies qui disposent donc de leur propre blockchain. Le Bitcoin est la crypto-monnaie instrument de paiement par excellence, son usage est centré sur les transactions numériques simples.
Les tokens sont plus rares dans cette catégorie, mais il peut être cité par exemple le cas du Tether, token fondé sur le protocole de la crypto-monnaie Omni et dont la caractéristique est d’être indexé sur le dollar.
Plusieurs États, dont la Russie et la Chine, envisagent de créer leur propre crypto-actif. Ces crypto-devises sont conçues par des États souhaitant garder le contrôle sur le développement de la blockchain en proposant des solutions officielles. Le gouvernement chinois a, par exemple, annoncé lors de la 13e Assemblée Nationale Populaire du 9 mars 2018, la décision de créer une crypto-monnaie nationale chinoise, le DCEP (Digital Currency Electronic Payment), dont la phase de test est prévue pour 2019.
D’un point de vue juridique, ces crypto-actifs, lorsqu’ils ne sont pas émis par des États, posent des difficultés, notamment de qualification, puisqu’ils...
Typologie par mode d’émission
Une autre typologie des crypto-actifs repose sur leur mode d’émission et de distribution. Lors des ICO, les différents modes d’émission utilisés sont généralement détaillés précisément dans le whitepaper. Il en existe quatre grandes catégories et celles-ci peuvent se combiner pour un même crypto-actif.
1. La création ex nihilo et la répartition programmée de crypto-actifs
Ce mode d’émission ex nihilo avec une répartition programmée des crypto-actifs est typiquement celui utilisé lors des ICO. La création de l’ensemble des crypto-actifs a généralement lieu à une date unique et ces crypto-actifs sont initialement détenus sur le portefeuille créé par l’équipe à l’origine du projet puis affectés en fonction de la clé de répartition prévue dans le whitepaper de l’ICO.
Ce mode de création et de répartition est généralement présenté de manière macroscopique et inclut, par exemple, le nombre de crypto-actifs mis en vente lors de la prévente et lors de l’ICO, le nombre de crypto-actifs attribués à l’équipe, aux développeurs, aux consultants ayant mis en œuvre l’ICO et les crypto-actifs qui seront attribués pour faire fonctionner la blockchain et valider les blocs (POW ou POS) et lors de campagnes de bounty ou airdrop.
Lorsque les équipes se sont réservés des crypto-actifs dans le cadre d’une création ex nihilo, il est fréquent qu’elles s’engagent en cas de survenance d’évènements prédéfinis à détruire un certain nombre de crypto-actifs qu’elles détiennent. Ce mécanisme, réalisé pour créer de la confiance...
Autres formes de catégorisation
Il est également possible de distinguer les crypto-monnaies et tokens en fonction des caractéristiques de leur blockchain, principalement entre blockchain privée et blockchain publique.
Au-delà de ces catégories, il convient également de mentionner les catégories techniques de tokens reposant sur le protocole Ethereum. Actuellement, la majorité des ICO portent sur des tokens reposant sur ce protocole. Des standards de tokens Ethereum existent, c’est le cas par exemple du standard ERC20, actuellement le plus répandu, et du standard ERC223, présenté comme son successeur.
Le standard ERC223 apporte plusieurs améliorations au standard ERC20 en réduisant les frais de transaction et en introduisant une fonction dite token fallback permettant de rejeter une transaction plutôt que de perdre les tokens lorsque ces tokens ne sont pas pris en charge par le destinataire. Plusieurs tokens ERC20 ont été transformés pour répondre au standard ERC223. C’est le cas, par exemple, du token COSS, en mars 2018.