Recette utilisateur
Objectif
La recette utilisateur, également connue sous le nom de User Acceptance Testing (UAT), est une phase du processus de test logiciel dans laquelle les utilisateurs finaux testent le logiciel pour s’assurer qu’il répond à leurs besoins et exigences.
Si les tests système portés par l’équipe de test MOE visent à vérifier que les exigences fonctionnelles sont bien implémentées conformément aux règles de gestion décrites dans les spécifications fonctionnelles, les tests UAT vont, quant à eux, permettre de s’assurer d’un point de vue utilisateur que le système répond aux exigences et besoins métier. Les objectifs des tests sont différents et la distinction entre les deux phases de tests est importante.
Cependant, comme pour toutes les phases de tests, la recette utilisateur est organisée par les étapes de :
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planification ;
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préparation ;
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exécution.
Planification de la recette utilisateur
La planification de la recette utilisateur est portée généralement par le responsable de test côté métier. Un planning de la recette utilisateur doit être établi et les différentes ressources identifiées.
C’est généralement un groupe d’utilisateurs représentatifs qui est sélectionné pour travailler sur les tests, on les appelle aussi les key users. Il est important que ces utilisateurs soient motivés pour participer aux tests. N’oublions pas que le métier des utilisateurs n’est pas celui du test. Pour cette raison la motivation et le volontariat sont importants. Un accompagnement au métier peut aussi être assuré pour former ces utilisateurs aux outils de test et les sensibiliser au processus et bonnes pratiques.
L’équipe métier est responsable de la préparation du document de stratégie de test pour la recette utilisateur.
Préparation de la recette utilisateur
La préparation de la recette utilisateur consiste à définir les scénarios de test métier en se basant sur des cas d’utilisation réels, de formaliser les scénarios et les ordonnancer. Préparer les scénarios de test c’est aussi préparer les jeux de données associés. De plus, les jeux de données doivent être représentatifs et réalistes.
Parfois, des utilisateurs préfèrent dérouler des tests libres, en parcourant le logiciel et remonter les anomalies au fur et à mesure. Il s’agit d’une mauvaise pratique, le métier se doit de documenter ses tests pour en faciliter le suivi et s’assurer que les tests métiers couvrent l’ensemble des besoins demandés par le client.
Les tests métiers doivent couvrir les critères d’acceptation spécifiques et mesurables de chaque fonctionnalité. Les critères d’acceptation sont décrits généralement dans les spécifications fonctionnelles ou dans les user stories si le projet est en mode agile.
Il est important d’insister sur le fait que la phase de test métier, comme toute autre phase de tests, doit respecter un processus et des bonnes pratiques.
Exécution de la recette utilisateur
L’exécution de la recette utilisateur correspond à l’exécution des tests prévus dans le patrimoine de test métier sur un environnement de test dédié à la recette métier.
Dans la plupart des organisations, le nom de l’environnement est l’environnement de recette ou de préproduction. Ce dernier doit être configuré et préparé avant le démarrage des tests métiers. Les équipes de développement se chargent d’installer la version du logiciel à tester sur l’environnement de recette et s’assurent que les données de tests sont bien chargées. L’équipe métier peut ensuite démarrer leurs tests.
Les utilisateurs qui testent, doivent impérativement suivre les scénarios de test définis lors de la préparation des tests et doivent documenter les résultats d’exécution ainsi que les anomalies détectées selon la stratégie définie et l’outillage mis en place dans l’organisation.
Dans certaines organisations, les utilisateurs font des tests dits de recevabilité avant de démarrer les tests de la campagne de test.
Les tests de recevabilité sont un échantillonnage de tests métier dont l’objectif est de valider...
Gestion des anomalies métiers
La gestion des anomalies métiers est une étape importante et intégrante de la phase de recette utilisateurs.
Il est important de mettre en place un processus de gestion des anomalies remontées par l’équipe métier afin de les réceptionner et de les prendre en charge en correction rapidement.
À la sortie de la recette métier, une décision « go/no go » est prise pour déterminer si l’on passe en production ou non.
L’équipe de test qui a participé au projet doit assurer le support métier pendant cette phase. Elle est chargée de réceptionner et de qualifier les anomalies provenant des tests métier.
1. Qualification d’une anomalie métier
La qualification d’une anomalie métier consiste à analyser son descriptif afin de déterminer, dans un premier temps, s’il s’agit d’une véritable anomalie ou d’une demande d’évolution. Si le résultat attendu décrit par le métier correspond à un besoin déjà exprimé dans les spécifications fonctionnelles ou les user stories, le testeur vérifie que cela relève bien du périmètre du projet, puis poursuit son analyse de l’anomalie.
Il peut cependant arriver qu’un utilisateur signale une anomalie dont le résultat attendu ou le besoin exprimé...
Suivi et reporting
Le suivi et le pilotage de la phase de recette métier du côté de la DSI (Direction des Systèmes d’Information), représentée par l’équipe projet de réalisation, doit être pris en charge par le chef de projet test.
Le chef de projet test doit s’assurer tout au long de la recette métier que les testeurs métier exécutent leurs tests en respectant les bonnes pratiques de test définies et en déroulant le cahier de tests métier et non pas en faisant des tests libres. Il est aussi responsable de suivre l’avancement et l’évolution des indicateurs de qualité.
Le chef de projet test peut instaurer une comitologie adaptée, telle qu’un daily meeting, avec les représentants métier et les utilisateurs, afin de recueillir leurs retours après chaque journée de tests, traiter les alertes ou blocages signalés et prendre en compte les nouvelles anomalies identifiées.
Une autre réunion peut être mise en place pour la qualification des anomalies métier avec comme objectif de valider la bonne sévérité des anomalies et les prioriser avec le métier. Le chef de projet test est dans son rôle en partageant les bonnes priorités à l’équipe de développement pour ordonnancer les travaux et répartir...
Clôture de la phase de recette métier
À la fin de la phase de recette métier, le client rédige un procès-verbal de recette.
Il s’agit d’un document qui atteste de la validation du logiciel livré par les équipes métier. Le procès-verbal de recette constitue également un élément déclencheur pour passer à l’étape suivante, puisqu’il formalise la décision du client d’autoriser - ou non - le passage en production.
Voici le contenu classique d’un PV de recette :
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Une présentation générale du projet et ses parties prenantes.
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La version du document.
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L’objectif du PV avec des informations sur le livrable et les environnements de test concernés.
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Le rapport final des test métiers avec leurs résultats.
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La liste des anomalies résiduelles.
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La décision du client peut prendre la forme d’une validation complète (go total), d’une validation partielle assortie de réserves (go avec réserves) ou d’un refus de mise en production (no-go). La signature du représentant métier et la signature du représentant de la DSI.
Dans le cadre d’une prestation externe, le procès-verbal de recette fixe la fin de la prestation et déclenche l’étape de paiement.
Amélioration continue
L’équipe de test doit toujours être dans une démarche d’amélioration continue.
L’amélioration concerne les processus de test, l’organisation de l’équipe comme elle peut concerner la qualité et la couverture des tests.
Les résultats des tests métier doivent être analysés par l’équipe de test, en particulier les anomalies fonctionnelles. L’objectif est de comprendre pourquoi ces anomalies n’ont pas été détectées plus tôt, d’identifier des axes d’amélioration et d’en tirer des enseignements utiles pour les prochaines campagnes de tests ou pour d’autres projets.