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  1. Livres et vidéos
  2. L'Intelligence Artificielle pour les développeurs
  3. Introduction
Extrait - L'Intelligence Artificielle pour les développeurs Concepts et implémentations en Java (2e édition)
Extraits du livre
L'Intelligence Artificielle pour les développeurs Concepts et implémentations en Java (2e édition) Revenir à la page d'achat du livre

Introduction

Présentation du chapitre

L’intelligence artificielle consiste à rendre intelligent un système artificiel, principalement informatique. Cela suppose qu’il existe une définition précise de l’intelligence. Or, ce n’est pas forcément le cas.

Cette introduction s’intéresse d’abord à l’intelligence chez les humains et à la façon de la définir. Ensuite est expliqué comment cette définition peut s’appliquer à d’autres formes de vie, que ce soient les animaux ou les végétaux, car si l’intelligence n’était liée qu’à l’humanité, il serait vain d’essayer de la recréer dans des systèmes artificiels.

Une fois posé le fait que l’intelligence peut se trouver en tout être vivant, nous verrons comment définir l’intelligence artificielle, ainsi que les grands courants de pensée que l’on y retrouve. Enfin, cette introduction se termine par un petit tour d’horizon des domaines d’application de celle-ci.

Définir l’intelligence

Il est important de comprendre tout d’abord ce qu’est l’intelligence. De nombreuses idées reçues circulent sur ce sujet, et peuvent gêner, voire rendre impossible, la compréhension du champ de l’intelligence artificielle.

Le terme d’intelligence vient du latin « intelligentia » qui signifie la faculté de comprendre et de mettre en relation des éléments entre eux.

L’intelligence est cependant multiple, et tous les auteurs actuels s’accordent sur le fait qu’il n’y a pas une mais des intelligences, et que chacun d’entre nous peut présenter des forces et/ou des faiblesses dans les différentes formes d’intelligence. La théorie des intelligences multiples, proposée initialement par Howard Gardner en 1983 (professeur à Harvard et travaillant sur les enfants en échec scolaire), liste sept formes d’intelligence, auxquelles deux nouvelles se sont ajoutées pour arriver à la liste actuelle des neuf formes d’intelligence :

  • L’intelligence logico-mathématique : capacité à travailler à l’aide de chiffres, à analyser des situations, à mettre au point des raisonnements. Elle est mise en avant chez les scientifiques, en particulier en physique et mathématiques.

  • L’intelligence visuo-spatiale : capacité à se représenter un objet ou un environnement en 3D, utilisée pour suivre une carte, se rappeler un chemin ou imaginer ce que donne une forme dans l’espace à partir de son plan. Elle est nécessaire par exemple aux artistes, aux architectes ou aux conducteurs de taxi.

  • L’intelligence verbo-linguistique : capacité à comprendre et à énoncer des idées par le langage. Elle requiert une bonne connaissance et maîtrise du vocabulaire, ainsi que de la syntaxe et des figures de style. Elle aide les avocats, les politiciens ou les auteurs.

  • L’intelligence intrapersonnelle : capacité à avoir une image fidèle de soi, ce qui signifie pouvoir déterminer son état émotionnel, ses envies, ses forces et ses faiblesses.

  • L’intelligence interpersonnelle : capacité à comprendre les autres et à réagir de la façon...

L’intelligence du vivant

L’intelligence est trop souvent liée de près à celle de l’humain. En effet, les Hommes ont cherché à se montrer supérieurs aux animaux, et tout ce qui pouvait les différencier était bon à prendre pour se distinguer des « bêtes ». Ce terme est d’ailleurs très significatif : il désigne à la fois les animaux et les personnes étant considérées comme ne possédant que peu d’intelligence.

Pourtant, la définition de l’intelligence comme capacité à s’adapter permet de prendre en compte de nombreux comportements que l’on trouve chez les animaux, et même, plus globalement, chez les êtres vivants.

Quand on parle d’« intelligence du vivant », on pense souvent aux grands singes (capables d’apprendre le langage des signes et de communiquer grâce à lui), aux chiens ou aux dauphins. On peut aussi citer le cas de Hans le malin, un cheval qui « savait » compter et répondait par des coups de sabot sur le sol (par exemple à la question « Combien font 3 + 4 ? », il tapait sept fois du pied). En réalité, il arrivait à détecter les micromouvements sur les visages du public pour savoir quand il devait s’arrêter : il avait ainsi adapté son comportement à son environnement pour obtenir des friandises et des caresses.

On peut aussi parler des animaux montrant...

L’intelligence artificielle

La nature présente de nombreux cas d’intelligence : elle n’est pas spécifique à l’homme. En fait, elle n’est même pas spécifique au vivant : tout système qui pourrait s’adapter pour donner une réponse adéquate à son environnement pourrait être considéré comme intelligent. On parle alors d’intelligence artificielle (I.A.). Le terme en lui-même a été créé par John McCarthy en 1956 (l’I.A. a une histoire riche et longue).

Le domaine de l’intelligence artificielle est très vaste et peut couvrir de nombreuses techniques différentes. Les capacités de calcul toujours plus importantes des ordinateurs, une meilleure compréhension de certains processus naturels liés à l’intelligence et les progrès des chercheurs dans les sciences fondamentales ont permis de grandes avancées.

Pour autant, toutes les facultés que l’on peut donner à un ordinateur ne sont pas considérées comme faisant partie de l’intelligence artificielle. Ainsi, un ordinateur qui peut résoudre des équations complexes dans un temps très court (beaucoup plus que ce que pourrait un humain) n’est cependant pas considéré comme intelligent.

Comme pour les humains (ou les animaux), il existe des tests pour déterminer si on peut considérer que le programme est, ou non, intelligent. Le plus connu est le test de Turing (décrit en 1950 par Alan Turing), qui consiste à faire communiquer un testeur humain avec deux écrans. Derrière l’un de ces écrans, c’est un autre humain qui écrit. Derrière...

Domaines d’application

L’intelligence artificielle est souvent associée à la science-fiction. On la retrouve ainsi dans de nombreux films ou livres, comme l’ordinateur HAL 9000 de l’Odyssée de l’Espace de Stanley Kubrick (1968). Malheureusement (pour nous, humains), ces I.A. ont la fâcheuse tendance à se rebeller et/ou à vouloir soumettre les hommes, parfois même « pour leur bien » comme dans le film I, Robot d’Alex Proyas (2004).

Actuellement, l’intelligence artificielle est effectivement utilisée dans le monde de la robotique, pour permettre aux robots d’interagir de manière plus souple avec les humains qu’ils doivent aider. Les tâches à faire sont parfois très simples, comme le lavage du sol, ou beaucoup plus complexes pour les « robots de compagnie » qui doivent aider dans la vie de tous les jours des personnes qui n’ont plus toutes leurs capacités (par exemple les personnes âgées ou en situation de handicap). De nombreux travaux sont en cours dans ce domaine, et les possibilités sont quasi infinies.

Les militaires l’ont d’ailleurs bien compris : de nombreux robots sont commandés ou subventionnés sur leurs fonds de recherche. On parle de drones intelligents qui peuvent chercher des ennemis sur des zones de combat, de soldats mécaniques, d’armes plus intelligentes, mais aussi de robots qui permettraient de retrouver et de sauver les victimes de catastrophes naturelles.

Un autre grand domaine de l’intelligence artificielle est le jeu vidéo. En effet, pour avoir un jeu réaliste, il est nécessaire que les personnages (ennemis ou alliés) aient un comportement qui paraisse le plus cohérent possible aux yeux des joueurs. Dans un jeu type Metal Gear, un ennemi qui foncerait sur vous avec un petit couteau dans une zone dégagée n’est ainsi pas réaliste, alors que si celui-ci se faufile dans les recoins et vous attaque par derrière...

Synthèse

L’intelligence est un concept difficile à définir précisément, car celle-ci peut prendre de nombreuses formes. Il est tout aussi difficile de la mesurer et les tests de Q.I. sont biaisés. Elle peut se résumer comme la capacité d’adaptation à son environnement pour y résoudre les problèmes qui se présentent.

Le règne animal est donc lui aussi doté d’intelligence, certes différente dans ses exemples, mais bien présente. Plus généralement, tous les êtres vivants, par leur adaptation à leur environnement et la création de stratégies de survie complexes, font preuve d’intelligence.

Celle-ci peut être « implantée » dans des machines. L’intelligence artificielle revient donc à doter un système d’un mécanisme lui permettant de simuler le comportement d’un être vivant, de mieux le comprendre ou encore d’adapter sa stratégie aux modifications de l’environnement. Là encore, il n’est pas possible réellement de déterminer si un logiciel présente une forme d’intelligence, les tests type « tests de Turing » possédant, tout comme les tests de Q.I., des limites.

Les technologies, les langages et les algorithmes sont aussi nombreux...