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Extrait - Ubuntu Administration d'un système Linux (7e édition)
Extraits du livre
Ubuntu Administration d'un système Linux (7e édition)
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Ubuntu et Linux

Affirmation du modèle open source

La nature aime les contre-pouvoirs. Aussi, la montée en puissance d’une éthique communautaire face au modèle commercial n’est pas aussi illogique que l’on pourrait le croire. Le modèle open source dépasse moralement la notion de logiciel propriétaire en lui attribuant une dimension propre basée sur le partage.

1. Principe et avenir du modèle

Le modèle open source repose sur deux idées fortes : le travail en collaboration et l’implication des acteurs. En cela, Internet contribue beaucoup au développement du modèle en permettant à une communauté de partager et de développer ensemble des sources de logiciels librement distribuables. Économiquement, le modèle open source dépasse aussi le modèle classique du logiciel propriétaire (actuellement, plus de 90 % des entreprises françaises utilisent des produits open source) sur deux plans :

  • Le développement de plus en plus complexe des logiciels nécessite une communauté apte à aider, à améliorer et à contribuer. Cela n’est plus à la portée d’une seule entreprise. On le voit clairement avec la généralisation de la distribution massive de versions bêta (préversions) à des utilisateurs testeurs, comme par exemple Microsoft avec le programme Windows Insider.

  • La mondialisation des échanges implique une stratégie commerciale plus active avec beaucoup de relais d’opinion et de références. Le modèle open source trouve naturellement sa place dans le média de distribution qu’est devenu Internet. La généralisation de sites « miroirs » de sites officiels en est la preuve.

a. Open source et capitalisme...

Ubuntu : les raisons d’un succès

1. Point de départ

a. Les origines

Historiquement, Ubuntu est née de ce qui aurait pu être une ambiguïté : le multimillionnaire Mark Shuttleworth fonde en 2005 la Ubuntu Foundation dont le but est de contribuer à la popularisation du système d’exploitation Linux. Voir une seule personne porter financièrement à ce point (10 millions de dollars par an) un projet open source avait de quoi laisser sceptique sur les motivations réelles en regard d’un modèle comme le système Windows et de son charismatique leader Bill Gates.

Considérez en plus l’adresse du site de la distribution : https://www.ubuntu.com

Cette adresse possède comme nom de domaine Internet l’extension « .com » (liée aux sociétés commerciales) et non en « .org » (pour les organisations). Force est de constater maintenant que la distribution Ubuntu est maintenant un succès, non seulement au sens du système d’exploitation Linux mais aussi à celui du modèle open source.

Les (mauvaises ?) arrière-pensées restent toujours : sur la toile, certains pensent toujours que la société Canonical, entreprise commerciale de Mark Shuttleworth qui sponsorise la fondation Ubuntu, cache des buts financiers certes avoués mais qui se traduiront à terme sur des verrouillages de licence contraires à la licence du monde libre. La modification de la gestion des applications (Software Center) apportant la possibilité d’acquérir des logiciels commerciaux peut paradoxalement faire craindre aux puristes de la Free Software Foundation une accélération de la dépendance de la distribution Ubuntu vis-à-vis du monde propriétaire. Selon des déclarations...

Déclinaisons d’Ubuntu

Le rythme de sortie des distributions choisi par Canonical peut paraître élevé avec deux versions stables par an. En fait, rappelez-vous qu’Ubuntu se base sur une version instable de la Debian, ce qui semble donc en définitive normal. L’évolution des matériels est telle que ce rythme convient, afin de « coller » au plus près à la réalité. Tous les systèmes d’exploitation sont logés à la même enseigne : définir un rythme de sortie d’une version majeure tous les trois ans environ.

Le tout est de choisir entre les deux sorties : soit la publication de versions intermédiaires, soit la mise à la disposition de « service pack », ce qui revient, en définitive, au même...

Avec Ubuntu, on distingue les distributions majeures (tous les deux ans) des distributions mineures. Seule une distribution majeure se voit qualifier LTS, c’est-à-dire avec un support long de cinq ans. Jusqu’à la version 10.04 LTS, le support de la version desktop était limité à trois ans. Cette distinction desktop-server n’existe plus aujourd’hui.

Ce support concerne les mises à jour normales et de sécurité. Une version mineure aura, quant à elle, un support de 18 mois. Le numéro de sortie correspond à une numérotation de la forme YY.MM (année/mois) et les noms sont choisis dans un bréviaire animalier délicieusement rétrograde (voulu par Mark Shuttleworth) affublés d’un adjectif haut en couleur, tout en incrémentant la première lettre suivant l’ordre alphabétique :

  • 4.10 - Warty Warthog (phacochère verruqueux).

  • 5.04 - Hoary Hedgehog (hérisson vénérable).

  • 5.10...

Administrateur système Ubuntu

Les responsabilités d’un administrateur Ubuntu s’apparentent à celles d’un administrateur système sur Linux, d’autant plus que la distribution suit la certification LSB (Linux Standard Base, version 5.0 de juin 2015).

Le sigle LSB désigne un ensemble de spécifications destiné à unifier les différentes distributions Linux (www.linux-foundation.org). Parallèlement existe le projet Freedesktop.org (www.freedesktop.org) qui travaille sur la compatibilité des programmes au sein d’environnements de bureau comme GNOME ou KDE.

Les différences portent sur l’utilisation d’outils spécifiques à la distribution Debian dont est issue Ubuntu :

  • L’emploi du gestionnaire de mise à jour Aptitude et des paquets logiciels au format .deb.

  • La configuration réseau située dans un emplacement différent et sous une autre forme.

  • La gestion du noyau avec une méthode de compilation basée sur la création d’un paquet.

1. Rôle de base

Qu’il soit en entreprise ou en situation d’utilisation personnelle, l’administrateur système effectue des tâches communes :

  • Installer, configurer et faire évoluer le matériel : une nouvelle carte réseau, un nouveau disque, etc.

  • Gérer les utilisateurs et les groupes, y compris la modification de l’environnement de travail, avec la modification des droits, la stratégie des mots de passe...

  • Gérer les fichiers et les disques : intégrité du système de fichiers, organisation de l’arborescence, protection avec les droits, gestion des systèmes de fichiers (création, montage et démontage), gestion des disques physiques (installation, partitionnement, etc.).

  • Surveiller l’espace disque :...

Conventions typographiques

L’écriture d’un ouvrage informatique comprend nombre de symboles, vocables, acronymes, définitions, etc. qui le distinguent d’un roman. Prenez le temps de découvrir, ici, la présentation des éléments distinctifs de l’ouvrage en dehors de la police normale utilisée pour le texte.

1. Terminologie anglaise

L’utilisation de mots en langue anglaise a été limitée au maximum mais beaucoup de termes perdent leur signification une fois traduits. Une traduction ou explication accompagne chaque terme anglais en police italique, par exemple :

L’administrateur système Linux s’appelle le root.

2. Exemples

Les exemples illustrant le texte sont rédigés avec la mise en forme suivante :

Voici un exemple de ligne exemple.

3. Commandes et code

a. Présentation

Les commandes ou le code sont présentés avec la police Courier.

commande [options] arguments [arguments facultatifs] 

Tout ce qui est optionnel se trouve entre crochets.

Les extraits de fichier texte (exemple : fichier de configuration) ou de manipulations depuis la ligne de commandes ont la même facture que le code mais avec la mise en forme suivante :

# Fichier de configuration 
element = valeur 

b. Exécution

Sur une distribution Linux, se pose la question de l’identité de l’utilisateur, c’est-à-dire ici, celui qui exécute la commande. Comme beaucoup de commandes se font en mode console (mode texte), se pose la question du prompt ou invite de commandes. Diverses représentations sont possibles :

[root]#

[util]$

root:~#

util:~$

Les deux premières lignes se réfèrent implicitement à respectivement une connexion en root (l’administrateur) et dans son répertoire personnel, et une connexion par un utilisateur nommé util, toujours...