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Une histoire de l'Intelligence Artificielle et de ChatGPT

Introduction

On peine à le croire aujourd’hui mais l’Intelligence Artificielle (IA) a longtemps déçu. Les espoirs fondés à son égard étaient régulièrement contrariés. Il a fallu attendre les années 2010 pour que de véritables percées apparaissent. ChatGPT a donc été le couronnement de plusieurs décennies de recherche, semées de cafouillages et de temporaires désillusions.

Naissance de l’Intelligence Artificielle

En 1937, dans un article appelé à faire date, Des nombres calculables, le mathématicien Alan M. Turing a énoncé dans le détail les principes de ce que pourrait être un ordinateur, soit une machine programmable calculant à la vitesse de l’électronique, capable de traiter d’énormes volumes d’informations codées sous la forme booléenne (0 et 1). Turing était persuadé qu’une telle machine pourrait, tôt ou tard, résoudre n’importe quel problème représenté par un algorithme - la description d’une suite d’étapes pour parvenir à un résultat. Son article est devenu un texte fondateur de la science informatique. 

En 1939, une fois la guerre déclarée, Turing a été posté à Bletchley Park, le QG de l’intelligence britannique. Sa mission : créer une machine capable de casser les codes secrets allemands. Suite à ses travaux, un premier ordinateur est apparu en 1943 et a été mis à contribution pour décrypter le code Enigma mis au point par les nazis pour leurs échanges de messages. Il a été estimé que le travail de Turing aurait écourté le conflit d’au moins deux ans.

Par la suite, en 1950, Alan Turing publie, dans le magazine Mind, un autre texte fondateur : « Machine de calcul et intelligence ». Il pose la question : comment déterminer si une machine se rapproche de l’intelligence humaine ? Il propose...

De Star Wars à l’XCON

Au cours de l’année 1977, l’Intelligence Artificielle revient sur le devant de la scène d’une façon inattendue par la grâce des robots de Star Wars de George Lucas.

Star Wars marque un tournant dans le cinéma de science-fiction avec une mise en scène et des effets spéciaux relevant du jamais vu. Le film bat des records de fréquentations et donne naissance au merchandising de produits dérivés à grande échelle, notamment pour les deux robots, C-3PO et R2-D2.

Le facétieux R2-D2 a été conçu pour réparer ordinateurs et vaisseaux spatiaux. Un peu lourdaud, il a du mal à se mouvoir et s’exprime par le biais de petits bruits électroniques, tandis que sa tête en demi-sphère entre en rotation. Son aspect humoristique en fait le personnage le plus apprécié du public !

R2-D2 est assisté d’un traducteur de son langage, C-3PO, un androïde que George Lucas a eu la bonne idée de dépeindre à la façon d’un maître d’hôtel guindé, aussi poltron qu’il est cultivé (il maîtrise 6 millions de langues). C-3PO est aussi humain que nature, en dépit de son corps en métal doré.

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C-3PO durant le tournage de Star Wars. Ce robot a une forme humaine et maîtrise...

Les systèmes experts : grandeur et décadence

Le succès de XCON/R1 a renouvelé l’intérêt pour la recherche en Intelligence Artificielle, aux USA comme au Japon et entraîné un développement de l’industrie qui y est liée.

Au cours des années 1980, on voit émerger un engouement pour les systèmes experts, avec l’apparition de nombreux logiciels pour le grand public. Ils reposent pour l’essentiel sur des règles de type « si » (telle situation est détectée), « alors » (effectuer une action particulière). Les systèmes experts séduisent l’univers de la finance et sont notamment mis à contribution pour détecter des fraudes, comme dans l’usage de cartes de crédit.

Hélas, la fin des années 1980 est marquée par la déroute pour les principales sociétés du domaine : LISP Machines, Symbolic... Une fois de plus, l’IA connaît une traversée du désert avec l’abandon des grands projets de recherche lancé par les gouvernements américains et japonais et le sentiment d’avoir gaspillé des milliards de dollars en vain.

Le consultant new-yorkais Hugh Loebner organise à partir de 1990 une compétition annuelle dotée d’un...

L’Intelligence Artificielle envahit les jeux vidéo

Toutefois, vers le milieu des années 1990, l’Intelligence Artificielle voit son blason se redorer dans un domaine à mille lieues de la recherche scientifique. De fait, elle est devenue un ingrédient majeur des jeux vidéo et, mieux encore, un élément que les éditeurs ne manquent jamais de mettre en avant.

L’intégration d’intelligence dans les jeux n’est pas nouvelle. La programmation de Sim City, publié en 1989, a amené son créateur Will Wright à modéliser sous forme mathématique des éléments tels que la gestion et la planification urbaine.

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Simulation de gestion d’une ville, le jeu Sim City amène le joueur à construire une ville puis à en jouer le rôle de maire. © Maxis

L’IA prend de l’ampleur dans les jeux vidéo à partir de 1995, cela est du à la vogue pour des jeux de stratégie tels que Warcraft, Red Alert ou Age of Empires. Dixit Bruce Shelley, créateur de Age of Empire :

« Si l’on veut qu’un jeu trouve aujourd’hui son public, il faut qu’il puisse jouer de façon compétente contre un humain. »

Kasparov battu par Deep Blue

Un événement clé se produit le 12 mai 1997. Ce jour-là, un super-ordinateur d’IBM, Deep Blue, sort victorieux d’une partie jouée avec Gary Kasparov, champion du monde d’échecs.

Deep Blue est doté de 256 microprocesseurs fonctionnant en parallèle et pouvant analyser 200 millions de positions par seconde. Et, comme il engrange les stratégies gagnantes des meilleurs joueurs d’échecs du siècle, il parvient par une démarche d’élimination à analyser jusqu’à treize positions ou plus à l’avance.

Après avoir battu tous les ordinateurs de jeu d’échecs développés par IBM pendant plus de dix ans, Kasparov a donc finalement été battu par Deep Blue. Le champion cherchera à relativiser cet échec :

"À la place d’un ordinateur doué de pensée et capable de jouer aux échecs avec la créativité et l’intuition d’un humain, ils ont produit un ordinateur jouant comme une machine, qui évaluait systématiquement 200 millions de coups possibles par seconde et qui a gagné par la force brute".

Cela n’a pas empêché IBM de se servir de cette victoire à des fins publicitaires. Et, de fait, la nouvelle a un effet choc et a été...

Vers une fusion homme-machine

Au début des années 2000, un courant de pensée émerge : la fusion du corps humain et des puces informatiques programmées comme il se doit devrait faire émerger une sorte de surhomme, d’une intelligence supérieure.

L’un des promoteurs de cette tendance s’appelle Raymond Kurzveil. Ce dernier écrit plusieurs bestsellers sur l’Intelligence Artificielle dont le plus célèbre est La Singularité est proche (2005).

Qu’est-ce que cette fameuse Singularité ? Pour Raymond Kurzveil, trois forces seraient à l’œuvre pour entraîner l’humanité vers une nouvelle transformation de l’évolution, un nouveau paradigme.

  • La première force est celle de la génétique qui permet de reprogrammer le corps comme on programme un ordinateur.

  • La deuxième force vient de la nanotechnologie. Il s’agit de construire des micromachines pouvant faire à peu près tout ce que l’on peut imaginer. Kurzweil dresse l’inventaire  e machines autoreproductibles toutes plus extraordinaires les unes que les autres.

  • La troisième force transformatrice est la robotique. Raymond Kurzell anticipe l’émergence de robots intelligents, capables d’accomplir les tâches les plus diverses depuis les livraisons Amazon jusqu’au pilotage...

L’IA fait son intrusion dans la vie quotidienne

En réalité, si l’Intelligence Artificielle gagne du terrain, c’est à travers des réalisations pratiques souvent loin d’être aussi spectaculaires. Peu à peu, l’IA s’immisce dans un grand nombre d’applications couramment utilisées par tout un chacun :

  • systèmes de traduction automatique,

  • applications de reconnaissance de la parole,

  • suggestions d’articles que l’on pourrait apprécier dans un site comme Amazon,

  • aspirateur robot tel que celui proposé par Roomba,

  • programme d’échecs ou autres jeux,

  • véhicule autopiloté,

  • simulation de nouveaux matériaux,

  • etc.

Watson vainqueur à un jeu télévisé

Un événement survenu en 2011 marque une nouvelle avancée de l’IA. Il est lié à un jeu télévisé typiquement américain, Jeopardy!. Dans cette compétition originale, les participants doivent déduire quelle est la question qui a pu susciter une réponse particulière.

En février 2011, IBM fait participer son programme d’Intelligence Artificielle, Watson, à la compétition et ce dernier gagne haut la main, ne laissant pratiquement aucune chance aux deux champions du genre.

Ce qui apparaît comme nouveau au sujet de Watson, c’est que ce système est capable de prouesses dont on ne pensait pas jadis que les ordinateurs puissent être capables : il sait ainsi repérer les blagues, les phrases à double sens, ce qui relevait jusqu’à présent du domaine humain, et tirer son épingle du jeu.

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Démonstration des capacités du système IBM Watson dans le jeu télévisé Jeopardy!. © Rosemaryetoufee

Une montée en puissance excessive de l’IA ?

À partir des années 2010, l’Intelligence Artificielle atteint une nouvelle maturité grâce à la maturité gagnée par des technologies telles que le machine learning et le deep learning.

Le machine learning est un sous-domaine de l’IA qui amène à programmer une machine afin qu’elle puisse apprendre par elle-même. À partir de données expérimentales, le machine learning développe un modèle mathématique d’une fiabilité élevée - et mesurable. Une fois les règles ainsi définies, il devient possible de les appliquer à de nouvelles données, en vue de réaliser des prédictions ou de déduire des connaissances.

Le deep learning, pour sa part, est une branche du machine learning, qui se concentre sur la résolution de problèmes complexes, en émulant l’activité du mental humain.   Pour parvenir à ses fins, le deep learning utilise les réseaux de neurones artificiels, soit une approche informatique potentiellement capable d’apprendre à réaliser n’importe quelle tâche.

Dès 2012, le Dr Andrew Ng de l’université de Stanford en Californie a entraîné un réseau de neurones en lui faisant absorber 10 millions...

Google devient une société phare de l’IA

Sans faire de bruit, Google s’est peu à peu imposé comme une société phare de l’Intelligence Artificielle. Dès 2008, elle a réalisé de grandes avancées dans la reconnaissance de la parole et implémenté le fruit de ses trouvailles dans son système Android pour smartphone.

En décembre 2012, Google recrute Raymond Kurzveil, pionnier de l’IA, et le place à la tête de sa division de recherche. Dès lors, l’Intelligence Artificielle, souvent invisible, transforme maintes activités de notre parcours sur Internet. Ainsi, le moteur de recherche Google devient capable, pour chaque utilisateur, d’afficher des résultats personnalisés, tenant compte des préférences de cet usager.

Issue de telles recherches, la Google Car est un véhicule autonome dont un prototype est présenté dès mai 2014. À cette époque, des tests ont déjà été menés depuis quatre ans et la voiture sans pilote a déjà parcouru des centaines de milliers de kilomètres en Californie. Ce projet va donner naissance à la société Waymo qui commercialise cette technologie. Les zélateurs de cette technologie de véhicules assistés par l’IA affirment que d’ici...

Les applications de prédiction

Vers le début de l’an 2000, un film de Spielberg, Minority Report, avec pour acteur Tom Cruise avait mis en scène un scénario imaginé par l’auteur de science-fiction Philip K. Dick : un système d’IA prédit les crimes avant qu’ils ne soient commis et les potentiels criminels sont arrêtés avant d’avoir pu passer à l’acte.

Ce qui semblait relever de la science-fiction devient réalité. La société Palantir base son activité sur cette compétence : à partir de l’analyse de big data, elle tente de déduire les évolutions prévisibles d’un secteur.

Palantir a été créé en 2004 avec, comme premier investisseur, Peter Thiel, fondateur de PayPal, mais aussi libertarien affirmé (un mouvement politique en faveur d’une liberté individuelle extrême), et également investisseur dans In-Q-Tel, le fonds d’investissement de la CIA.

Les « Palantirs » sont les cristaux qui permettent de voir à distance dans Le Seigneur des Anneaux. C’est grâce à un palantír que Gandalf peut assister au retour de Sauron au Mordor. 

L’activité de la société Palantir est restée secrète durant presque dix ans. Pourtant, peu à...

L’IA serait-elle dangereuse ?

À présent, le machine learning et le deep learning ont gagné droit de cité : ils sont mis à contribution par des entreprises des domaines les plus divers.

Toutefois, les zélateurs de l’IA tels que Eric Schmidt de Google ont contribué à faire passer une idée dans l’air : cette technologie serait en train d’envahir notre sphère privée et pourrait représenter une menace pour nos libertés individuelles.

En parallèle, une idée a émergé : notre ADN serait essentiellement une sorte de méga-logiciel d’une envergure démesurée. En conséquence, si nous accomplissons quelque chose, nous pourrions considérer que la faute en revient à cet ADN. Dans une tribune publiée par Le Monde, le chercheur Laurent Alexandre rapporte qu’aux USA, dans certains procès, on commence à voir des prévenus se défendre en disant : « ce n’est pas moi qui ai tué, ce n’est pas ma faute, c’est celle de mes gênes ». Un axe de pensée qui ouvre la porte à toutes les dérives.

Mars 2016 voit l’Intelligence Artificielle remporter une nouvelle victoire marquante. À Séoul, une compétition de Go a été organisée....

Le cri d’alarme d’Elon Musk

Dès 2014, l’entrepreneur Elon Musk, fondateur de Tesla et SpaceX et qui apparaît déjà comme l’un des hommes les plus riches de la planète, a poussé un cri d’alarme. Il a alors déclaré qu’il percevait l’Intelligence Artificielle comme un plus grand danger que les armes nucléaires.

Elon Musk a même désigné l’IA comme "la plus grande menace pour l’humanité".

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Dès 2014, Elon Musk a tenu à dénoncer les dangers de l’IA. Photo prise à la Royal Society de Londres en juillet 2018. © Debbie Rowe, Photographer

Le scientifique Stephen Hawking y est allé de son propre couplet lors d’une conférence de presse donnée en décembre 2014 :

« Je pense que le développement d’une intelligence artificielle complète pourrait signifier la fin de l’espèce humaine. Une fois que les humains auront développé une intelligence artificielle, elle va prendre son envol et se reconstruire elle-même à un rythme toujours plus rapide. Les humains, limités par la lente évolution biologique, ne pourront suivre et seront remplacés. »

Bill Gates, fondateur de Microsoft, abonde dans le même sens. En janvier 2015, sur le réseau social Reddit, il fait...

La création d’OpenAI

Le 11 décembre 2015, Elon Musk, Sam Altman et quatre autres chercheurs inaugurent le projet OpenAI, voué à pousser très loin les recherches en Intelligence Artificielle.

Voici les six fondateurs :

  • Elon Musk

  • Sam Altman

  • Greg Brockman - anciennement directeur technique de Stripe, qui propose une application de paiement en ligne. Ce dernier va prendre la présidence d’OpenAI.

  • Wojciech Zaremba - un mathématicien et informaticien polonais qui s’est fait remarquer pour ses travaux avancés en deep learning.

  • Ilya Sutskever - cofondateur de DNNResearch, une société oeuvrant sur les "réseaux de neurones" et rachetée par Google en 2013. Sutskever a oeuvré durant trois ans chez Google dans la branche Intelligence Artificielle.

  • John Schulman - ce chercheur a créé de nombreux algorithmes majeurs de "machine learning". C’est aussi un grand fan du jeu vidéo Sonic - qui selon lui est un très bon terrain de test du machine learning.

La mission que se donne OpenAI est la suivante :

"Développer des outils d’IA sûrs et ouverts ayant pour mission de donner du pouvoir aux gens (plutôt que les éradiquer)."

Selon OpenAI, l’IA doit être conçue en vue de profiter à toute l’humanité.

Dès sa fondation, en décembre...

11 juin 2018 : l’annonce de GPT

En juin 2018, quatre chercheurs d’OpenAI publient un papier majeur :

Improving language understanding with unsupervised learning - Améliorer la compréhension du langage avec un apprentissage non supervisé.

Il démarre ainsi :

« Notre système fonctionne en deux étapes. Nous commençons par entraîner un "transformer" (un modèle de deep learning) sur un très large volume de donnée, de manière non supervisée - la modélisation du langage sert à l’entraînement. Nous affinons ensuite ce modèle sur des ensembles plus réduits et supervisés, afin de l’aider à résoudre des tâches spécifiques. »

L’article présente alors ainsi ce qu’est GPT.

« GPT est l’abréviation de Generative pre-trained transformer (transformeur génératif pré-entraîné). Il s’agit d’un modèle d’apprentissage inspiré par le fonctionnement de l’intellect humain et entraîné sur des vastes volumes de textes générés par des humains. GPT est notamment capable de générer des questions et de répondre à des questions. »

Premier du lot, GPT-1 a été entraîné...

Le tournant GPT-3

En mai 2020, OpenAI dévoile GPT-3 qui repose sur le plus vaste réseau de neurones jamais développé : 175 milliards de paramètres. Il est à noter que d’autres modèles sont disponibles à cette époque : Megatron-11b, la famille LaMDA de Google, Jurassic-1. Toutefois, les chercheurs qui testent GPT-3 découvrent qu’il s’agit du plus grand modèle d’Intelligence Artificielle jusqu’alors mis à leur disposition.

Janvier 2021 - Le choc DALL.E

Dès janvier 2021, OpenAI est en mesure de présenter une application concrète de ses recherches accessibles à tous : DALL.E. (un nom créé à partir du peintre surréaliste Salvador Dali et du robot de dessin animé Wall-E de Pixar).

DALL.E inaugure une nouvelle génération d’application qui exploite l’Intelligence Artificielle comme jamais auparavant. Le principe : on tape un texte et une image est générée.

L’imaginaire est au rendez-vous. On peut s’aventurer dans les univers de science-fiction, du jeu vidéo, du street art, mélanger allègrement les styles, les époques, inventer des situations baroques et surréalistes : générer un visuel de koala pilotant une moto, Mozart essayant un casque audio... À chaque fois...

OpenAI comptait sortir GPT-4

Au fil des années, OpenAI a connu une belle croissance interne et compte près de 375 employés mais aussi de nombreux prestataires affectés au test de ses outils notamment en Amérique latine et dans l’Europe de l’Est.

Le modèle de langage GPT-3 a été enrichi à plusieurs niveaux et a démontré sa capacité à comprendre des instructions en langage naturel. Un modèle intermédiaire a été publié en janvier 2022, InstructGPT, mais de façon encore discrète. OpenAI lui a enseigné les codes d’une conversation entre humains. L’interface conviviale le rend accessible à n’importe qui.

À défaut d’être parfaite, la version 3.5 de GPT aide à générer un contenu plus clair et plus engageant. GPT-3.5 a absorbé un volume de documents titanesque : 500 milliards de documents incluant l’intégralité du Web jusqu’en 2021, mais aussi des centaines de milliers de livres, d’articles scientifiques.

Plus les mois passent et plus il apparaît que GPT est mûr pour une apparition en fanfare, à destination du grand public. Il reste que, à l’automne 2022, au sein de OpenAI, l’affaire est entendue : la startup entend lancer un "chatbot"...

La surprise ChatGPT

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L’application ChatGPT a révélé au monde les potentiels de l’Intelligence Artificielle. © OpenAI

ChatGPT, interface de conversation intelligente, est dévoilé au monde le 30 novembre 2022.

Comme chacun peut le découvrir, ChatGPT est prêt à recevoir nos questions et son IA apporte des réponses censées et le plus souvent judicieuses.

Le public apprend au passage que ChatGPT a été entraîné à analyser les importances relatives des termes d’une phrase afin d’en extraire le concept essentiel. L’entraînement de ChatGPT a coûté 2 millions d’euros et son coût d’exploitation avoisinerait les 100 000 € par jour.

Le succès de ChatGPT est immédiat : 1 million d’inscriptions sont recensées en cinq jours.

Avant tout, ChatGPT consacre un fait - nous sommes bel et bien entrés dans l’ère de l’Intelligence Artificielle et celle-ci a fait ses preuves : désormais, elle est fiable et qu’il nous faudra compter avec.

Le reste de cette Histoire s’écrit au jour le jour...