Pourquoi le Green IT ? Les crises écologiques
Une planète en crise
Pourquoi le Green IT ? Pourquoi souhaitons-nous réduire l’impact environnemental du numérique ? Jusqu’où devons-nous aller ? Afin de bien appréhender les enjeux et l’importance des efforts à fournir, nous allons brièvement rappeler le contexte dans lequel nous nous trouvons. La section qui suit est donc un rappel des crises écologiques en cours, de leurs conséquences, avec un aperçu des efforts nécessaires pour les atténuer.
1. De nombreuses crises écologiques sont en cours
Les impacts des activités humaines sur l’environnement prennent de plus en plus de place dans l’actualité, les choix politiques ou les discussions quotidiennes. Il y a en effet de nombreuses crises écologiques en cours. En voici une liste non exhaustive :
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Le dérèglement climatique : il est provoqué par l’augmentation de la température moyenne de l’atmosphère à cause du surplus de gaz à effet de serre produit par l’humanité.
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La disparition de la couche d’ozone : située dans la haute atmosphère, la couche d’ozone nous protège des rayons ultraviolets du soleil qui cassent l’ADN. Elle est indispensable à la vie en dehors des océans et est menacée par la production de gaz réfrigérants, de solvants et même de pesticides (bromométhane).
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La déforestation et l’artificialisation des sols : pour augmenter les surfaces cultivables, ouvrir des mines ou agrandir les villes, l’humanité empiète sur de l’espace jusque-là réservé à la vie sauvage. La disparition des forêts entraîne l’émission d’une grande quantité de gaz à effet de serre et contribue à l’érosion de la biodiversité par la disparition des habitats et d’espèces locales.
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La pollution de l’air, de l’eau, du sol : de nombreuses activités humaines (agriculture, activité minière, industrie, transport, etc.) provoquent la dispersion de substances dont l’effet est nocif pour les plantes, les animaux, les insectes, l’atmosphère, les écosystèmes, et bien sûr les humains eux-mêmes. La pollution de l’air tue entre 40 000 et 100 000 personnes par an en France [Lien 1]. C’est une des premières sources de mortalité au niveau mondial, estimée à 4,2 millions de décès par an par l’OMS [Lien 2].
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La consommation d’eau douce : même si la Terre est surnommée la planète bleue car elle est recouverte aux trois quarts par les océans, la proportion d’eau douce sous forme liquide est de 1 %. Cette ressource rare et précieuse est nécessaire à la survie des écosystèmes et de l’humanité, mais est aussi importante pour l’industrie. Elle vient régulièrement à manquer.
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L’érosion de la biodiversité : la disparition des animaux et végétaux partout dans le monde est causée par la destruction de leurs habitats (déforestation, agriculture, urbanisation), leur exploitation par les humains (chasse, pêche, cueillette), la pollution ou encore le dérèglement climatique.
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L’épuisement des matières premières : l’humanité prélève de plus en plus de matières premières non renouvelables ; du pétrole, mais aussi du sable, des minéraux et des métaux. Les réserves de ces matériaux ne sont pas infinies et leur exploitation a un impact écologique très important, qui va grandissant.
Ces problèmes sont nombreux, interconnectés et très graves.
2. Des conséquences déjà irréversibles
Ces crises écologiques ont des conséquences sur la planète et l’humanité, dont certaines sont déjà irréversibles. Ce ne sont pas des crises qui arriveront dans le futur à cause de notre inaction, ce sont des crises qui se produisent en ce moment, et qui empirent.
L’exemple du dérèglement climatique est très commenté dans l’actualité. Depuis la révolution industrielle au 19e siècle, l’utilisation d’énergies fossiles par l’humanité pour ses activités a considérablement augmenté. Cela entraîne l’émission de gaz à effet de serre, principalement du dioxyde de carbone et du méthane, qui ont la particularité de réchauffer l’atmosphère. En 2023, la température moyenne de l’atmosphère terrestre a augmenté de 1,4 °C par rapport au 18e siècle, contre 1,27 °C en 2020. [Lien 3] Des changements importants et désastreux sont déjà visibles. Les tempêtes et canicules sont plus extrêmes [Lien 4].
Sur l’ensemble de l’année 2023, la France a subi neuf tempêtes notables dont trois en novembre. La première étant la tempête Ciarán, qui a généré des vagues de 13 m et des rafales à 207 km/h à la Pointe du Raz, 156 km/h à Brest, entraînant des dégâts estimés à 1,3 milliard d’euros pour elle seule [Lien 5].
Des records de température ont été battus en France en 2019 avec 40,1 °C à Rennes, 41,5 °C à Lille et 42,6 °C à Paris ; plus au sud, des températures inédites ont été relevées en 2023 avec 48,2 °C en Italie ou 50,4 °C au Maroc au mois de juillet [Lien 4] et même 41,8 °C en plein hiver au Brésil [Lien 6]. Les inondations mortelles se multiplient en Europe de l’Ouest notamment (Allemagne [Lien 8], Belgique, Italie, France, Pays-Bas), en Chine où il est tombé 744,8 millimètres de pluie à Pékin en cinq jours à l’été 2023 [Lien 7]. Alors que, en parallèle, des mégafeux détruisent d’immenses surfaces de vie sauvage, de cultures et d’habitations en Californie, en Australie, et même en Sibérie [Lien 9] et au Canada [Lien 10] où, au 15 octobre 2023, la superficie totale brûlée au niveau national était de 18,5 millions d’hectares, soit plus de six fois la moyenne décennale (2013-2022) [Lien 3].
Les saisons consécutives de sécheresse dans la Corne de l’Afrique, en Amérique du Sud et centrale ont laissé place à des inondations responsables de déplacements de populations supplémentaires. La sécheresse a réduit la capacité du sol à absorber l’eau, ce qui a accru le risque d’inondations lors de l’arrivée des pluies.
Le dioxyde de carbone a une durée de vie dans l’atmosphère de l’ordre du siècle. Il faudra donc de nombreuses générations humaines pour voir le climat revenir à la normale. Un arrêt des émissions des gaz à effet de serre ne résoudra pas le problème, celui-ci cessera seulement d’empirer. Cela signifie également qu’un réchauffement de 1,5 °C est déjà inévitable, accentuant les effets cités, entraînant la mort de la majorité des coraux, la montée du niveau de la mer, la submersion ou la désertification de régions très peuplées du globe, le déplacement de centaines de millions de réfugiés climatiques. Un réchauffement...
Références pour ce chapitre
1. Le Monde, « Un décès sur cinq dans le monde serait lié à la pollution de l’air », février 2021, https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/02/09/un-deces-sur-cinq-dans-le-monde-serait-lie-a-la-pollution-de-l-air_6069304_3244.html
2. World Health Organization, « Air pollution » : https://www.who.int/health-topics/air-pollution
3. Organisation Météorologique Mondiale, « Un climat 2023 record, avec des répercussions majeures », novembre 2023, https://wmo.int/fr/news/media-centre/un-climat-2023-record-avec-des-repercussions-majeures
4. Météo France, « Changement climatique : des canicules deux fois plus fréquentes d’ici 2050 », juin 2020, https://meteofrance.com/actualites-et-dossiers/actualites/climat/changement-climatique-des-canicules-deux-fois-plus-frequentes
5. Météo Consult, « Sécheresse, records de chaleur, tempête Cirián, inondations dans le Nord : bilan climatique de l’année 2023 », janvier 2024, https://www.meteoconsult.fr/actualites-meteo/2023-12-31/69394-secheresse-records-de-chaleur-tempete-ciaran-inondations-dans-le-nord-retour-sur-une-annee-meteo-2023-tres-riche
6. Nation Unies, « Climat : les 10 records de l’été 2023 », https://unric.org/fr/climat-les-10-records-de-juillet-aout-2023/
7. Le Monde, « Inondations en Chine : la ville de Pékin a connu les "plus importantes chutes de pluie depuis 140 ans" », août 2023, https://www.lemonde.fr/international/article/2023/08/02/intemperies-en-chine-pekin-a-connu-ses-precipitations-les-plus-fortes-depuis-au-moins-140-ans_6184165_3210.html
8. Le Monde, « Les inondations de juillet en Allemagne et en Belgique sont bien liées au réchauffement climatique », août 2021,https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/08/24/les-inondations-de-juillet-en-allemagne-et-en-belgique-sont-bien-liees-au-rechauffement-climatique_6092170_3244.html
9. National Geographic, « Les feux de forêt dévastateurs en Sibérie, source de pollution extrême », août 2021, https://www.nationalgeographic.fr/environnement/2021/08/les-feux-de-foret-devastateurs-en-siberie-source-de-pollution-extreme
10. Le Monde, « L’Ouest...