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Extrait - Intelligence Artificielle Impact sur les entreprises et le business (2e édition)
Extraits du livre
Intelligence Artificielle Impact sur les entreprises et le business (2e édition)
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L’impact sur les métiers

Introduction

L’impact d’une technologie sur l’automatisation d’un métier peut être vu de manière différente selon que le métier reste effectué par l’humain, totalement pris en charge par une entité artificielle ou partagé entre humain et entité artificielle. 

Que les métiers soient manuels ou plus intellectuels, comme nous le verrons dans ce chapitre, tous les secteurs sont et seront touchés, les services, l’industrie, l’agriculture, l’éducation, la finance, la santé, la justice, les organisations gouvernementales, etc.

La thèse du bouleversement de l’emploi par la technologie a été illustrée en 2011 par le livre « Race against the machine » (La course contre la machine) de Erik Brynjolfsson et Andrew MacAfee, deux chercheurs du MIT.

Il existe de nombreuses technologies d’automatisation qui n’ont pas le même objectif et par conséquent pas le même impact. On considère trois grandes vagues dans l’automatisation des tâches professionnelles, nous en sommes (en 2022) à la troisième.

Les trois vagues de l’automatisation des tâches professionnelles :

1.

L’automatisation des tâches manuelles notamment les tâches dangereuses ou physiquement difficiles.

2.

L’automatisation des tâches...

L’impact sur les métiers

Comme vu précédemment et renforcé par des études menées par les experts d’Accenture ou McKinsey, la destruction d’emplois par l’IA sera compensée par la création massive de nouveaux métiers. L’impact sur les métiers ne doit donc pas être vu uniquement comme une destruction d’activités, mais aussi comme une opportunité de création de nouvelles activités ou une adaptation, une modification de certaines autres.

Cet impact est essentiellement dû à la demande croissante d’automatisation des tâches, jointe à l’adoption accélérée des nouvelles technologies dont l’IA fait partie. Comme l’ont remarqué les analystes, cette adoption accélérée voit sa source dans la perturbation causée par la pandémie du COVID-19. En effet, la pandémie a amené une contraction économique notable, incitant les entreprises à se tourner vers de nouvelles technologies et à mener une transformation des tâches, des métiers et des expertises.

Le graphe ci-dessous montre comment les entreprises se sont adaptées à la pandémie et au confinement. On peut constater que l’impact sur les métiers y est très important.

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Adaptation des entreprises en réponse au COVID-19 (source Future of Jobs Survey 2020, World Economic Forum)

1. Une volonté d’automatiser

L’adoption des technologies liées à l’intelligence artificielle progresse dans les entreprises. IBM a livré les résultats d’une enquête internationale sur l’adoption de l’intelligence artificielle par les grands groupes et entreprises de taille moyenne à intermédiaire (From Roadblock to Scale: The Global Sprint Towards AI). Cette enquête met en évidence que dans le monde des affaires, le taux d’adoption de l’intelligence artificielle avait pris du retard mais que dès 2020 l’adoption de l’IA a crû et continue à croître. Pour cette enquête, plus de 4500 décideurs technologiques ont été interrogés et ainsi l’état actuel et futur du déploiement de l’IA aux États-Unis...

Réagir

Les entreprises, les institutions, les organismes de formation, vont devoir réagir, mais il faut que l’humain lui aussi réagisse. Il est certain que l’impact de l’IA sur les métiers, les nouvelles compétences à acquérir, la déstabilisation du marché peuvent être sources de stress ou de questionnement, surtout si notre métier ou notre domaine peut être, dans un futur proche, remplacé par l’IA. Dès lors, une compétence importante pour faire face à ce changement sociétal est la capacité d’adaptation au changement.

Albert Einstein disait, "La mesure de l’intelligence est la capacité de changer."

TalentCulture une entreprise qui fournit des conseils personnalisés aux entreprises de toutes tailles afin d’adapter leurs programmes aux exigences du travail moderne, décrit l’adaptation comme l’avantage le plus vital que les humains ont sur les machines. Dans la majorité des cas, l’humain reste supérieur lorsqu’il s’agit de changer de manière de penser, de plans, d’actions, en fonction de circonstances changeantes, de spécifications mouvantes ou de nouvelles informations.

L’humain doit ainsi veiller à adapter sa formation et son évolution en fonction des besoins futurs. Ses compétences doivent...

Les compétences et les métiers

Avant de s’intéresser aux compétences qui vont apparaître, disparaître ou évoluer, nous pouvons lister celles qui ne devraient pas être impactées par l’émergence de l’intelligence artificielle.

1. Les compétences humaines difficilement remplaçables

Il existe un certain nombre de compétences nécessaires pour effectuer correctement certains métiers ou activités qui, même si l’IA tente de les acquérir, auront toujours (à moyen terme tout du moins) besoin d’un regard humain :

  • L’empathie : comprendre un autre humain, savoir se mettre « à sa place », tenter de ressentir ce qu’il ressent est une compétence importante pour toutes les tâches et activités qui nécessitent de lire et comprendre les sentiments d’une personne, de gérer des émotions, les siennes ou celles de l’autre, de travailler, collaborer en équipe et de communiquer efficacement, partager et transmettre des conseils à des masses, calmer une personne ou un animal (intervention chirurgicale, danger, problèmes, stress, etc.).

  • La créativité : les machines sont aujourd’hui capables de créer à partir de données et de la matière existantes. On les voit entre autres dans l’Art, dans la cuisine, la musique et l’écriture. Mais posséder un esprit créatif signifie que l’on peut imaginer ce qui n’existe pas et que l’on peut apprécier ce qui a été créé. La notion d’idée nouvelle de concept nouveau est unique aux humains. C’est une compétence que l’on retrouve chez les inventeurs et les innovateurs dans tous les domaines.

  • Le jugement : avoir un jugement nécessite d’avoir accès aux données et les analyser (ce que les machines font largement mieux que les humains), mais ce n’est pas tout. Donner un jugement à partie des données analysées peut être satisfaisant dans certains cas mais en matière de conflit et d’éthique, tout ne peut pas être noir ou blanc et une grande partie est affectée et déterminée par un sens...

La France

Rendu public le 28 mars 2018, le « Rapport Villani » sur l’intelligence artificielle indiquait que la France était « en dehors » du top 5 mondial et préconisait dix axes principaux pour que l’Hexagone rattrape son retard. Suite à cela, La Stratégie Nationale pour l’IA (SNIA) a été créée en France (https://www.intelligence-artificielle.gouv.fr/fr) et deux ans et demi après son lancement, elle a permis de renforcer la position de la France dans le secteur. Près de 700 millions d’euros ont déjà été investis sur les 1,5 milliard d’euros prévus entre 2018 et 2022.

La SNIA poursuit trois objectifs majeurs :

  • Renforcer l’attractivité des talents et des investissements.

  • Diffuser l’IA et la donnée dans l’économie.

  • Promouvoir un modèle éthique de l’IA.

1. Le rapport France Stratégie

En 2017, Muriel Pénicaud, alors ministre du Travail et Mounir Mahjoubi, secrétaire d’État chargé du numérique ont demandé à France Stratégie d’examiner les impacts de l’intelligence artificielle sur les transformations du travail. Un rapport a été fourni (voir source) qui s’articule avec la mission confiée à Cédric Villani.

Ce rapport s’intéresse aux effets de l’intelligence artificielle dans trois secteurs qui sont : les transports, la banque et la santé et fournit pour chacun des secteurs considérés l’état d’avancement dans l’intégration de l’intelligence artificielle et l’impact que cela a sur le travail.

Il me paraissait intéressant de résumer les conclusions du rapport pour les trois secteurs considérés car il permet de voir les progrès effectués dans le domaine de l’IA en seulement 5 ans. En effet, comme nous l’avons vu précédemment, certains points mentionnés au conditionnel dans le rapport sont aujourd’hui bien présents.

a. L’impact dans les transports

Une diminution du nombre de chauffeurs routiers est probable à terme. L’arrivée des véhicules autonomes permettrait une conduite automatisée...

Les exemples

Ce chapitre ne se veut pas exhaustif, j’essaie de fournir des exemples où l’humain peut être totalement ou partiellement remplacé. Ces exemples sont suffisamment génériques pour que le lecteur puisse faire des analogies avec d’autres métiers ou domaines qui pourraient l’intéresser.

En rappel, trois secteurs économiques co-existent :

  • Le secteur primaire : activités liées à l’extraction des ressources naturelles. Il comprend l’agriculture, la pêche, l’exploitation forestière et l’exploitation minière.

  • Le secteur secondaire : activités liées à la transformation des matières premières, qui sont issues du secteur primaire. Il comprend l’industrie du bois, l’aéronautique et l’électronique, le raffinage du pétrole, la production industrielle, la construction...

  • Le secteur tertiaire : activités économiques basées essentiellement sur les services. Par exemple, le commerce, le conseil, l’assurance, l’enseignement, la grande distribution, le tourisme, le transport, l’administration, la restauration, les agences immobilières, les services aux entreprises, les services aux particuliers, l’éducation, etc. font partie du secteur tertiaire.

Il est à noter que le secteur tertiaire travaillant essentiellement sur l’intangible est, et sera, le plus impacté.

1. Le secteur primaire

a. Agriculture, Pêche, Exploitation forestière, Exploitation minière

  • Agriculteurs / Fermiers : ces métiers pourraient bientôt être rendus obsolètes par des automates spécialisés effectuant toutes sortes de tâches agricoles traditionnelles : de la cueillette des pommes au désherbage de la laitue. Certains sont déjà opérationnels, tandis que d’autres sont en développement.

  • Niveleuses et trieuses agricoles : les machines offrent une valeur considérable par rapport aux concurrents humains dans le classement et le tri de l’agriculture ainsi que dans sa récolte, c’est pourquoi la profession présente un risque élevé d’automatisation. Les automates de pulvérisation ponctuelle et les machines de tri optique, qui utilisent...

En conclusion

Pour les entreprises et les organisations, l’automatisation est un processus essentiel qui a été mis en place dans le but d’optimiser les tâches, augmenter le rendement et finalement être plus profitable. Tous les moyens, technologies, outils seront utilisés pour parvenir à cet objectif de profitabilité maximum.

Comme nous l’avons vu, si un humain effectue une tâche répétitive, sans valeur ajoutée, il sera remplacé. Et s’il n’est pas remplacé, son maintien coûtera plus cher. Quel que soit le secteur considéré, l’intelligence artificielle sera présente et inéluctablement s’améliorera. Ne pas rentrer dans le déni et prendre conscience de ce fait, permet d’anticiper l’impact que l’IA aura sur son métier, sur les tâches que l’on effectue.

Tous les métiers ne seront pas remplacés, il y aura toujours des employés travaillant dans et pour des entreprises, toujours des compétences irremplaçables, telles que celles axées sur le travail d’équipe, sur l’organisation, sur le leadership, l’innovation, l’expertise quelle qu’elle soit. Néanmoins, les compétences interpersonnelles sont et seront la clé de l’adaptation de l’humain à la révolution...

Sources et références

Je cite ci-dessous quelques-unes des sources que j’ai utilisées pour ce chapitre. La liste n’est pas exhaustive, mais elle recense la plus grande partie d’entre elles.

Introduction

  • Carter, S., & Nielsen, M., Using Artificial Intelligence to Augment Human Intelligence, Distill, 2017.

  • Davenport, T. H., & Kirby, K., Au-delà de l’automatisation. Harvard Business Review, juin-juillet 2016, 45-53.

  • Erik Brynjolfsson et Andrew MacAfee, Race Against the Machine: How the Digital Revolution Is Accelerating Innovation, Driving Productivity, and Irreversibly Transforming Employment and the Economy, Lexington, Massachusetts: Digital Frontier Press, 2011.

  • Klaus Schwab, Saadia Zahidi, The Future of Jobs Report 2020, World Economic Forum, Oct 2020.https://www3.weforum.org/docs/WEF_Future_of_Jobs_2020.pdf

  • Moustafa Zouinar, Évolutions de l’Intelligence Artificielle : quels enjeux pour l’activité humaine et la relation Humain-Machine au travail ?, activités, 2020.https://doi.org/10.4000/activites.4941

Les métiers impactés