Usages futurs
Plus d’ambition
Les principaux chapitres du présent ouvrage portaient sur la consommation des données Open Data et avaient pour objectif de l’ouvrir au plus grand nombre. Les problématiques sur lesquelles nous nous sommes penchés étaient, en conséquence, principalement techniques et ne portaient pas sur le mouvement Open Data lui-même. Ces petits inconvénients sont le propre de toute approche informatique, le logiciel parfait n’existant pas, surtout dans la gamme de moyens financiers actuellement mise en œuvre pour l’exposition de données publiques.
Mais faisons fi un moment de ces problématiques bassement techniques et intéressons-nous aux améliorations possibles sur le mouvement Open Data lui-même.
1. Données stratégiques
Une des premières améliorations qui commencent à se ressentir dans certains cénacles porte sur la mise à disposition de données plus stratégiques. La liste des prénoms des nouveau-nés ne porte aucun risque politique, et c’est certainement le cas de beaucoup de sources de données aujourd’hui. Il fallait bien tâter le terrain, mais celui-ci est désormais considéré comme mûr pour des sources de portée plus importante.
Ainsi, quelques précurseurs mettent en avant les données des subventions versées par leur organisme, voire les détails de la commande publique, c’est-à-dire des achats réalisés par une collectivité selon le principe des appels d’offres. Il s’agit là d’une donnée à valeur stratégique, et des associations comme Breizh Small Business Act sont en pointe pour souligner l’importance de la mise à disposition de ces données pour améliorer leur prise en compte par les PME locales. À terme, un observatoire national de la commande publique est envisageable, avec à la clé des retombées économiques estimables.
L’utilisation de la réserve parlementaire est également une belle avancée démocratique et permet à tout citoyen de vérifier que l’argent public est utilisé à des fins d’amélioration de l’action publique et non électoralistes....
Le futur
Au-delà de ces améliorations souhaitables rapidement ou même déjà en cours de réalisation, nous pouvons tenter d’imaginer le futur plus lointain de l’Open Data, même si l’exercice de projection dans le futur, dans tous les domaines de l’informatique, est particulièrement propice aux erreurs de jugement.
1. Plus loin par du développement
Une des projections les plus raisonnables concerne sans aucun doute l’intégration informatique des données ouvertes. Déjà, des signaux montrent que les outils et frameworks se mettent en place pour industrialiser la mise à disposition mais aussi la consommation des données ouvertes. Ainsi, des approches open source comme http://misoproject.com/ permettent de réaliser en quelques lignes de programmation des expositions de données ainsi que des manipulations simples de ces jeux et des utilisations graphiques de qualité. Bien qu’indirectement lié à l’Open Data, le développement de ces frameworks va sans aucun doute créer de nouveaux usages de la donnée.
2. Flux continu
Un des changements les plus logiques dans la consommation de la donnée publique est le traitement en continu. La grande difficulté à ce jour est que les données sont peu souvent fournies par une production dynamique. Même quand elles le sont, leur format et le mode de mise à disposition rendent difficile de les agréger et de les analyser en continu. Des approches comme l’Event Stream Processing ou le Complex Event Processing sont une réalité dans l’informatique de gestion et dans l’analyse de données, et ne demandent qu’à s’appliquer à la donnée publique. Les outils comme Apache Kafka sont d’ores et déjà disponibles, et les bonnes pratiques commencent à devenir publiques. Le traitement en flux continu pourrait amener à des cartes dynamiques et des usages en cycle court des données Open Data, et ainsi mieux valoriser les producteurs ayant fait le choix du mode dynamique.
3. Contribution citoyenne
La contribution à la donnée par les citoyens est actuellement presque au point mort. Initialement rêvée lors des premiers projets, il s’est avéré dans...