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Extrait - La formation professionnelle Nouveaux outils et nouvelles pédagogies
Extraits du livre
La formation professionnelle Nouveaux outils et nouvelles pédagogies
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La formation professionnelle en France

Introduction

La formation professionnelle en France ne peut être perçue autrement que sous deux aspects. Tout d’abord, l’univers juridique et administratif lié à l’emploi ; puis l’apprentissage et les techniques et outils qu’il sous-tend. Or, ces derniers sont fortement liés aux notions budgétaires de la formation, ce qui conditionne la performance de l’apprentissage. Aussi, afin de pouvoir parler de performance pédagogique, il convient d’abord de parler d’orientation stratégique et d’indicateurs.

L’histoire de la formation professionnelle en France

L’histoire de la formation professionnelle en France se résume par un va-et-vient de l’engagement de l’État Français qui tente à la fois de servir la performance des entreprises et de réguler l’emploi.

Jusqu’à 1929 : éduquer pour émanciper de la religion et des politiques

1789 : Révolution française. Elle bouleverse la gouvernance de la France pour un pays de libertés et d’égalités. La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen résulte de celle-ci (http://www.assemblee-nationale.fr/histoire/dudh/1789.asp). La dimension égalitaire de l’éducation n’est alors pas encore dans les priorités mais le deviendra rapidement.

1792 : Condorcet : « L’instruction ne doit pas abandonner les individus au moment où ils sortent de l’école ».  Les intellectuels affirment le besoin d’égalité devant l’éducation.

1794 : naissance du CNAM (Conservatoire National des Arts et Métiers). Son objectif : développer les compétences internes à la France pour limiter les importations.

1833 : loi Guizot : création obligatoire d’écoles primaires dans les communes de plus de 500 habitants. Ces écoles devront également proposer des cours pour adultes.

1880 : seconde révolution industrielle. Apparition de l’électricité, du pétrole, de l’automobile, du chemin de fer et de la sidérurgie. Il se dessine alors de nouveaux métiers nécessitant des...

1929 - 1945 : la formation comme outil de lutte contre le chômage

1929 : Krach en provenance des États-Unis, ralentissement de la croissance économique, début d’une crise économique et du chômage.

1934 : l’UIMM (Union des Industries et des Métiers de la Métallurgie) met en place le comité pour les jeunes chômeurs. La CGT (Confédération Générale du Travail) ouvre des centres de formation. Son objectif : faire face au chômage et à la pénurie de main d’œuvre qualifiée. Il se crée également des centres de formation privés.

1939 : seconde guerre mondiale, la France a besoin de compétences industrielles.

Cette seconde phase est marquée par la disparition de certains emplois, d’une part, et le manque de main-d’œuvre qualifiée, d’autre part. Il en résulte un chômage important auquel la formation doit apporter des solutions.

1945 - 1970 : la formation comme promotion sociale et professionnelle

1945 : fin de la seconde guerre mondiale. La France a besoin de se reconstruire. De plus, jusqu’en 1973, se succèderont trente années de croissance économique et de progrès (les Trente Glorieuses). La France a alors besoin de Formations Professionnelles Accélérées (FPA) pour reconstruire le pays qui démarre une phase de plein emploi. L’État participe au lancement de ces formations. C’est la naissance d’une gestion tripartite de la formation professionnelle : ministère du Travail, syndicats patronaux et syndicats de salariés.

1948 : Déclaration Universelle des droits de l’homme par l’ONU (Organisation des Nations unies). Art.26 «… L’enseignement technique et professionnel doit être généralisé ; l’accès aux études supérieures doit être ouvert en pleine égalité à tous en fonction de leur mérite. L’éducation doit viser au plein épanouissement de la personnalité humaine et au renforcement du respect des droits de l’homme et des libertés fondamentales. Elle doit favoriser la compréhension, la tolérance et l’amitié entre toutes les nations et tous les groupes raciaux ou religieux, ainsi que le développement...

1970-1981 : la formation au service des jeunes et de leur employabilité

1970 : l’ANI dénonce l’insuffisance des politiques de formation et de perfectionnement professionnel. Ceci sera mis de côté pendant de nombreuses années suite aux événements qui suivront 1970.

Cependant, il résultera quand même de cet accord la création, en 1971, des fonds d’assurance formation avec l’obligation de cotisation pour les entreprises, ce qui va permettre au marché de la formation professionnelle d’apparaître.

1971 : premier choc pétrolier. S’ensuivront une hausse des cours du pétrole (et donc une inflation), une baisse du pouvoir d’achat ainsi qu’une réapparition du chômage. Alors que les débats sur la formation professionnelle venaient justement de souligner le besoin de développer la performance de l’emploi, en parallèle de la sécurité de l’emploi, les discussions sont reconduites sur l’employabilité. Se distinguent alors clairement la dimension économique de la formation (développer la performance) et la dimension sociale de la formation (développer l’emploi), principalement soutenue par l’État..

La France doit reconvertir ses bassins industriels.

1974 : plans Barre : pour faire face au chômage...

1981-1990 : la formation au service du chômage, décentralisée et accessible à tous

1982 : le chômage passe à 8 % contre 3 % en 1973. Ce qui confirmera à l’État l’importance de se concentrer sur l’employabilité et de laisser le marché de la formation privée se construire en parallèle.

1983 : loi Deferre : période de décentralisation, création des conseils régionaux : la loi quinquennale relative au travail, à l’emploi et à la formation donne compétence à la Région sur l’ensemble de la formation professionnelle des jeunes.

1985 : pour faire face à l’instabilité de l’emploi (le taux de chômage a bien diminué à la fin des années 80) et qualifier les individus au regard des attentes du marché, Michel Delabarre, ministre du Travail, élargit le cadre d’application de la formation professionnelle.

1986 : sous l’impulsion de Jacques Delors, nous observons une uniformisation des objectifs en terme de formation professionnelle à l’échelle européenne, dans le cadre de la Communauté Economique Européenne (CEE, future Union Européenne).

1989 : Michel Rocard crée le CFI (Crédit Formation Individualisé) qui permet à tout...

1990-2002 : l’État gère mais ne paie plus pour la formation

1990-1991 : constat d’une stagnation de l’inflation. Une nouvelle crise apparaît. La France s’implique dans la guerre du Golf. Le taux de chômage progresse encore.

1992 : retour à la centralisation. L’État interrompt le CFI. Il supprime les DRFP (Directions Régionales à la Formation Professionnelle) rattachées aux directions régionales du Travail.

L’État devient un régulateur et moins un financeur. Il crée les OPCA (Organismes Paritaires Collecteurs Agréés), aux côtés des FAF (Fonds d’Assurance Formation).

1995-2000 : boom économique en partie lié à la bulle Internet. L’emploi repart et la formation reprend sa place dans la performance des entreprises et plus généralement dans la vie des individus.

2000 : loi des 35 heures. Les entreprises françaises doivent faire face à des changements structurels importants.

Dans cette sixième phase, l’État marque à nouveau son désengagement des formations pour défendre d’autres causes que l’emploi, et les discussions sur l’utilité globale de la formation reprennent.

2003-2007 : Individualisation de la gestion des compétences

2001 : attentats du 11 Septembre et explosion de la bulle Internet. Le boom économique est ralenti, le chômage repart.

2002 : création de la VAE (Validation des Acquis et des Expériences) donnant la possibilité d’obtenir une certification reconnue par l’État sur la base des acquis professionnels.

La VAE marque le lien entre les compétences d’un individu et sa production quotidienne.

2003 : l’accord national interprofessionnel marque le passage de la notion de formation à la notion de professionnalisation. Il se crée alors des outils de gestion des compétences : entretiens professionnels, passeports formation, bilans de compétences, certifications… Sont également créés des moyens d’accéder à la formation : plan de formation, DIF, formation hors temps de travail, observatoires prospectifs des métiers et des qualifications…

De plus, l’ANI affirme que les salariés aspirent à une meilleure maîtrise de leur évolution professionnelle. De ce fait, les partenaires sociaux doivent permettre à chaque salarié d’être acteur de son évolution professionnelle (avec le risque d’appétence que cela comporte ; l’appétence dans ce contexte, c’est...

2007-2014 : la flexisécurité au service de l’employabilié

2007 : crise des subprimes aux États-Unis qui touchera rapidement la France et fera remonter le chômage. La perte du pouvoir d’achat s’exprime à nouveau. L’instabilité constante marquera les années à venir. Les entreprises demanderont alors beaucoup de flexibilité aux salariés afin qu’ils gardent la sécurité de l’emploi : flexisécurité.

2009 : ANI (« la formation tout au long de la vie professionnelle ») : l’idée est de faciliter l’accès à la formation des jeunes et des demandeurs d’emploi, simplifier l’organisation de plans de formation pour augmenter la participation des salariés, aménager l’utilisation du DIF, créer de nouveaux outils sans impacter sur la participation financière des entreprises.

2010 : après avoir imposé que ses fonds ne soient engagés que dans le cadre des priorités figurant dans une convention signée avec le FPSPP, l’État ponctionne 300 millions d’euros des ressources du FPSPP pour couvrir ses propres dépenses, ce qui remet en question l’idée du désengagement financier de l’État dans la formation.

Dans cette huitième phase...