Comme nous l’avons déjà indiqué dans
cet ouvrage, ISO 20000 étant une norme, tout est
détaillé dans les documents qui définissent
la norme, en particulier la liste des processus et les exigences à implémenter.
La plupart des consultants experts ITIL n’auront pas de difficulté à définir
l’ensemble des activités à implémenter
pour présenter l’entreprise à la certification.
Le défaut de cet avantage réside dans le fait
qu’il faut TOUT implémenter, sinon on n’obtiendra pas le
fameux certificat. On a très peu de marge de manœuvre pour
des variances, sinon il faut avoir une argumentation bien étayée
pour que l’auditeur officiel accepte ces variances.
La certification à cette norme, comme
pour ISO 9000, est pour une durée limitée de
trois années. Il faudra donc, au bout de ce délai,
recommencer une campagne de certification.
La préparation à une démarche
de certification ISO 20000 nécessite beaucoup d’efforts,
surtout si l’entreprise n’a pas mis en œuvre tout ou partie
de la démarche ITIL. L’expérience montre
que pour se préparer à la certification, il faut
au minimum 18 mois, mias...
Stratégie de mise en œuvre de la
norme ISO 20000
La stratégie de mise en œuvre
de la norme ISO 20000 "from scratch", sans avoir au préalable
implémenté la démarche ITIL, est similaire à celle
décrite dans le quatrière chapitre de la partie III
(Migration de la démarche ITIL vers la norme ISO 20000).
Par contre, le chemin sera plus long et coûteux, car on ne
pourra pas s’appuyer sur une étude de maturité structurée
pour bâtir les plans d’amélioration.
La préparation à la certification
ISO 20000
1. Les principes
Toute la procédure de certification
est décrite dans cet ouvrage dans la section La démarche
de certification du chapitre La norme ISO 20000.
Pour rappel, voici le principe de la certification :
audit initial de maturité des processus et des exigences,
implémentation des améliorations, audit à blanc par
un auditeur externe, corrections éventuelles, audit de
certification par un auditeur agréé.
Le point capital dans la certification ISO 20000
réside dans le choix du périmètre des
services qui vont être couverts par la norme. On l’a déjà dit,
tous les processus et toutes les exigences doivent être
implémentés conformément à la norme.
Mais on peut décider de certifier tout ou partie de ses
services et de son système d’information : par exemple,
uniquement la bureautique ou le réseau ou les services
dits régaliens comme la comptabilité et les ressources
humaines ou une informatique industrielle dans une usine particulière.
La liste des services et des applications
qui les soutiennent, la liste des sites, des bâtiments,
des équipes doivent être établies.
2. La formation
On préconise des formations basées
sur le cursus de formation ISO 20000 et ITIL V2.
Voici les cursus qu’il faudrait retenir :
Sensibilisation :
tout le personnel des équipes informatiques doit être
sensibilisé à la gestion de services et à la
norme ISO 20000. Pour...
Conclusion
La mise en œuvre de la norme ISO
20000 dans une entreprise, si elle s’appuie sur le modèle
en sept étapes d’amélioration, n’est pas très
compliquée à décliner et nécessite
un budget limité pour atteindre une première cible
qui amènera des bénéfices visibles rapidement.
La grande difficulté sera l’accompagnement aux changements
pour que le personnel adhère à la nouvelle manière
de travailler.
La norme ISO 20000
La norme ISO 20000
La norme ISO 20000 est une norme internationale
sur la gestion des services informatiques. Elle est issue de la
norme BS 15000 du British Standards Institute.
Publiée en novembre 2005 et promue
en France par l’AFAQ (Association française d’assurance
qualité) et l’AFNOR (Association française
de normalisation), membre de l’ISO (Organisation internationale
de normalisation), la nouvelle norme se distingue par sa compatibilité ascendante
avec ISO 9000 et l’intégration des processus clés
d’ITIL.
Composée de deux parties avec, d’une
part ISO 20000-1-2005 qui définit les normes d’exigences
et, d’autre part, ISO 20000-2:2005 qui donne des normes de
recommandations, elle s’adresse autant aux DSI qu’aux
prestataires (SSII, constructeurs…).
L’itSMF (Information Technologies Service Management Forum),
dont le but est de développer l’utilisation d’ITIL,
a signé avec l’AFAQ et l’AFNOR une convention
pour promouvoir ISO 20000-1-2005.
La norme a été revue en
2011 et 2012. Elle comporte maintenant cinq parties :
Partie 1 :
cette partie (ISO/IEC 20000-1:2011) sur les spécifications
fournit les exigences en matière de gestion des services
IT et est importante pour les personnes responsables du lancement,
de la mise en place ou de l’entretien...
Principes généraux
La norme ISO 20000 requiert la mise
en œuvre au sein de l’entité informatique d’exigences
et de processus.
Pour obtenir la certification, ces exigences
doivent obligatoirement être déployées et
exposées, preuve à l’appui, à l’auditeur
accrédité.
La norme demande aussi la mise en œuvre
des processus de la gestion de services basés sur les bonnes
pratiques ITIL V2 avec un minimum de niveau de maturité qui
devra être également exposé, preuve à l’appui, à l’auditeur
accrédité.
Les sections suivantes détaillent
ces exigences et ces processus.
Le schéma ci-dessous montre le positionnement
de ces treize processus.
Les processus sont regroupés en cinq
domaines :
la fourniture des
services :
la gestion des niveaux
de services,
la gestion de la continuité informatique
et la gestion de la disponibilité,
la gestion de la capacité,
la gestion de la sécurité,
la gestion financière (budgétisation
et comptabilité),
la gestion des rapports de services.
la gestion des relations
:
la gestion des fournisseurs,
la gestion des relations métier.
la résolution
:
la gestion des incidents,
la gestion des problèmes.
le contrôle
:
la gestion des changements,
la gestion des configurations....
La démarche de certification
1. La démarche
La certification ISO 20000, comme toutes les
certifications ISO, est obtenue après une vérification
par un auditeur accrédité par l’AFAQ de la bonne
mise en œuvre des points mentionnés dans la norme.
Toute différence avec les recommandations ISO
20000 sera notée comme "non-conformité". L’auditeur recense
les "non-conformités" et décide en fin d’audit
de certification d’accorder ou non la certification avec ou sans
réserve, mais toujours avec l’obligation de définir
des plans pour corriger ces "non-conformités".
L’auditeur analyse tout d’abord l’ensemble
des documents relatifs à la norme. Il identifie les personnes
qu’il va auditer. Généralement, l’auditeur sélectionne un
ou plusieurs membres de la direction informatique, tous les gestionnaires de
processus, des personnes clés, et une ou deux personnes
prises au hasard au sein de l’entité informatique.
Il passe en revue toutes les exigences définies
dans la norme et les processus identifiés de la gestion
de services. À chaque point ou question posée,
il est susceptible de demander la preuve associée :
par exemple, la fourniture d’une documentation, du mode opératoire
d’une procédure, ou d’une note de service diffusée
au sein de l’entité informatique.
L’audit de certification nécessite
en moyenne entre trois et cinq jours, où l’auditeur interviewe
les acteurs concernés et collecte les preuves qu’il juge
nécessaires.
Il est bien sûr préférable
de se préparer à cet audit (voir la section La
préparation à l’audit de certification ISO 20000).
2. Le périmètre de la certification
Le préambule à toute certification
ISO 20000 réside dans la définition du périmètre
qui est analysé pour cette certification.
Il s’agit de définir parmi les services
fournis par l’entité informatique ceux qui seront dans
le périmètre de la certification. Un exemple simple
: les services qui couvrent toute l’offre de bureautique fournie
par l’entité...
Les exigences de la norme ISO 20000
Les exigences de la norme ISO 20000 sont structurées
en huit chapitres :
la responsabilité de
la direction,
la gestion de la documentation,
la gestion des compétences,
la planification de la gestion de
services,
la mise en service de la gestion
de services,
la surveillance, la mesure et la
revue,
l’amélioration continue,
la planification et la mise en œuvre
des modifications ou des créations de services.
Dans chaque chapitre, une série de
questions identifient les exigences. Il faudra répondre
de l’atteinte de ces exigences par un pourcentage compris entre 0 % à 100 %.
Il faut penser que l’auditeur demandera la preuve du pourcentage lors
de l’audit de certification ISO 20000.
1. La responsabilité de la direction
L’objectif des exigences liées à la
responsabilité de la direction informatique est de démontrer
l’engagement de la direction informatique au plus haut
niveau. Par son autorité et ses actions, elle doit favoriser
le développement, la mise en œuvre et l’amélioration
de la capacité de l’entité informatique à gérer
les services en adéquation avec les besoins des clients
et des activités de l’entreprise.
2. La gestion de la documentation
L’objectif des exigences liées à la
gestion...
Les processus
Les processus sont regroupés en cinq
domaines. Pour chacun de ces domaines, on donne pour chaque processus
l’objectif et les principales activités. De même,
pour la fonction centre de services, on liste l’objectif et ses
activités.
1. La fourniture des services
a. Processus de gestion des niveaux de services
Objectif
Fournir un niveau
de qualité de services conforme à l’engagement
négocié avec le client.
Activités
Créer et
maintenir un catalogue des services.
Négocier et définir
des accords avec les clients.
Mesurer les niveaux de services
vis-à-vis des objectifs (inclure ressources et coûts).
Améliorer la qualité de
service en alignant l’informatique sur le métier
de l’entreprise et ses besoins.
b. Processus de gestion de la continuité informatique
et de gestion de la disponibilité
Objectifs
Suite à une
interruption de l’activité, il permet de couvrir
un fonctionnement prédéterminé en mode
normal ou dégradé.
S’assurer que le service
est disponible quand le client (utilisateur du client) en a besoin,
en accord avec les besoins, avec un coût prévu,
comme mentionné dans les contrats de service.
Activités
Réduire l’impact
d’une panne majeure ou d’une catastrophe.
Maintenir la confiance du client.
Analyser les risques :
réduire les risques et les vulnérabilités.
Établir un plan de reprise.
Fournir les moyens/outils
pour mesurer la disponibilité.
Optimiser la disponibilité de
l’infrastructure.
c. Processus de gestion de la capacité
Objectif
Adapter l’activité informatique
pour optimiser l’utilisation des ressources.
Activités
Contrôler
les performances et les capacités.
Comprendre les demandes afin de
prévoir le futur.
Ajuster l’offre à la
demande et la demande à l’offre (aspect financier).
d. Processus de gestion de la sécurité informatique
Objectif
Garantir le niveau
de sécurité défini pour les informations
et les services en accord avec les exigences sécurité de
l’entreprise.
Activités
Définir la
politique sécuritaire du système d’information.
Mettre...
Difficultés de mise en œuvre de
la norme
Comme toutes les normes, la mise en œuvre
de la norme ISO 20000 est un grand projet d’entreprise
auquel il faut laisser le temps nécessaire pour en tirer un
bon retour sur investissement. L’investissement est important, le
processus de certification est long et coûteux (voir les
chapitres La migration de la démarche ITIL vers la norme
ISO 20000 et Implémentation de la norme ISO 20000 from
scratch). D’autre part, la certification a une durée limitée
: tous les trois ans, il faut recommencer un audit de certification.
Bénéfices apportés par
la norme
Le principal bénéfice de
l’implémentation de la norme ISO 20000 est l’obtention
du certificat. Le certificat est la garantie d’une mise en œuvre
conforme à la norme, gage d’un niveau de qualité de
services pour les clients. C’est un vrai atout concurrentiel, c’est
un vecteur promotionnel. On le verra dans le retour d’expérience
du chapitre La gestion de services chez un organisme public, la plupart
des entreprises qui ont décliné cette norme l’ont
fait pour montrer à leurs clients qu’elles fourniront des
services avec un certain niveau de qualité.
L’implémentation de la norme en France
Il existe peu de chiffres sur le nombre d’entités
informatiques qui ont obtenu le certificat ISO 20000 en France.
Mon expérience de plus de vingt ans dans le domaine de
la gestion de services m’a montré qu’environ 10 % des
entreprises que j’ai rencontrées étaient soit
dans une démarche de préparation à la
certification, soit avaient obtenu cette certification. Elles appartenaient à des
secteurs où la concurrence était forte ou bien
elles étaient des start-up. Elles avaient toutes besoin
de se différencier de la concurrence.