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Résolution approchée des équations

La recherche d’une solution par dichotomie

Si on sait que l’équation f(x)=0 a une solution unique r dans un intervalle [a;b], cette méthode de recherche de r consiste à partager l’intervalle [a;b] en deux puis à repérer dans quelle partie se trouve le zéro recherché. On répète alors le processus autant de fois qu’il est nécessaire pour atteindre la précision souhaitée.

1. Historique

Né à Prague, le mathématicien autrichien Bernhard Bolzano (1781-1848) s’est intéressé à la théorie des fonctions d’une variable réelle. C’est dans ce cadre qu’il a défini la continuité d’une fonction, d’une façon presque équivalente à celle qui sera donnée plus tard par Cauchy (1789-1857). Pour Bolzano, une fonction f définie sur un intervalle I « est continue en images/05eq01.png si et seulement si la quantité f (a+h) - f (a) peut être rendue plus petite que toute grandeur donnée si l’on peut toujours prendre h aussi petit que l’on voudra ». Au lieu de s’appuyer sur l’évidence graphique, il s’est appuyé sur cette définition pour donner une démonstration rigoureuse du théorème des valeurs intermédiaires : « Si une fonction est continue sur un intervalle et prend deux valeurs m et n, alors elle prend toutes les valeurs comprises entre m et n ».

Bolzano en a tiré une conséquence importante exploitable par l’analyse numérique : si une fonction f est continue sur un intervalle [a;b] et si elle change de signe sur cet intervalle, alors elle s’annule en un point au moins de cet intervalle. Le théorème de Bolzano permet donc la recherche d’une...

La méthode des approximations successives

Dès que l’on s’est intéressé à des équations algébriques de degré supérieur à 3, on a essayé de les résoudre par des méthodes approchées. Depuis les travaux d’Evariste Galois, on sait qu’au-delà du quatrième degré, il ne peut plus exister de méthode exacte de résolution des équations. La méthode des approximations successives, appelée aujourd’hui méthode du point fixe, est l’une des plus anciennes méthodes de résolution approchée des équations.

1. Historique

Vers 1400, al-Kashi, astronome à l’observatoire de Samarkand, souhaitait construire une nouvelle table trigonométrique en calculant sin1° de façon précise en utilisant la relation sin3x = 3sin - 4sin3 x. Pour calculer sin1°, al-Kashi devait résoudre l’équation sin3° = 3sin1°-4(sin1°)3. Le nombre sin3° se calcule facilement par étapes, à partir des valeurs remarquables déjà connues puisque, connaissant les lignes trigonométriques de 72° et de 60°, on en déduit celles de 12° puis, par deux divisions par 2 successives, on arrive aux lignes trigonométriques de 3°.

Avec les notations qui sont les nôtres, en posant x=sin1°, al-Kashi devait donc résoudre l’équation 0,0523336 = 3- 4x3, équation qui peut s’écrire sous la forme images/05eq03.png. Considérons alors la suite définie par x1=0 et par images/05eq04.PNG pour n 1 Le programme qui suit calcule les 25 premiers termes de cette suite.
# Le calcul de sin 1° par al-Kashi 
def g(x): 
    return (4*x*x*x+0.0523336)/3 ...

La méthode de Newton

En 1669, Newton publie De analysi per aequationes numero terminorum infinitas, un ouvrage dans lequel il explique comment résoudre des équations polynomiales de façon approchée.

Il expose sa méthode en traitant l’équation x3-2x-5=0.

images/RI41.png

Isaac Newton (1642-1727)

1. Historique

Refaisons les calculs de Newton en utilisant les notations et les moyens d’aujourd’hui. Une représentation graphique de la fonction xx3-2x-5 permet de voir que l’équation x3-2x-5=0 admet une solution unique comprise entre 2 et 2,1.

images/RI39.png
Choisissons x1=2 comme première valeur approchée de la solution cherchée. En désignant par x cette solution, posons x=2+d1 et cherchons une valeur approchée de d1. L’équation P(x)=0 devient (2+d1)3 - 2(2+d1) - 5 = 0. Développons le 1er membre de l’équation mais, comme Newton le faisait, négligeons les termes images/05eq08.png et images/05eq09.PNG dans le résultat. L’équation P(x)=0 peut être remplacée par l’équation 10d1-1=0, ce qui donne images/05eq09a.PNG.
Posons maintenant d1=0,1+d2 et x2=x1+d1 d’où x2=x1+0,1+d2=2,1+d2. Développons (2,1+d2)3 - 2(2,1+d2) -5 mais négligeons encore une fois les termes en d2 qui sont de degré 2 et 3. On obtient alors l’expression approchée 11,23d2+0,061 qui doit être proche de 0. On en tire images/05eq10.PNG puis x3 = x2 + d2 = 2,1 - 0,0054 = 2,0946. Le calcul peut être prolongé et d’autres approximations peuvent être calculées.

2. Extension de la méthode

Le mathématicien anglais Thomas Simpson (1710-1761), connu surtout par sa méthode d’intégration numérique, a publié deux livres sur le nouveau calcul infinitésimal inventé par Newton....