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Extrait - Le guide des solutions du formateur Conseils et coaching pour faire face à toutes les situations
Extraits du livre
Le guide des solutions du formateur Conseils et coaching pour faire face à toutes les situations
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Comment démarrer une formation ?

Les clés de la pédagogie

La formation pour adultes… ça ne s’improvise pas !

Si vous vous lancez dans cette aventure, sachez que tel le marin d’autrefois qui s’élançait sur les flots, vous allez essuyer bon nombre de tempêtes.

Ne croyez pas qu’il suffise de maîtriser un domaine pour le transmettre. Cela demande beaucoup d’expérience, de pédagogie (on parle d’andragogie pour les formations pour adultes).

La pratique est nécessaire et vous acquerrez petit à petit l’expérience qui vous évitera de refaire les mêmes erreurs. Si vous devez retenir une chose, c’est la parole d’un vieux marin que je croise souvent aux abords d’un quai, lorsque je me rends dans un petit port de pêche de la Catalogne (Roses) :

«  Au cours d’une violente tempête, il n’y a qu’une façon de s’en tirer : il faut placer le bateau dans une certaine position et le maintenir ainsi. »

Autrement dit, gardez votre cap !

La formation pour adulte n’est pas équivalente à une formation pour enfant ou étudiant. La méthode d’apprentissage chez l’adulte diffère du fait de son âge et de son expérience. Contrairement à un étudiant, un adulte n’a pas de contrainte comme des examens scolaires, il n’est pas soumis à des notes et évaluations de ses connaissances. Il est libre d’apprendre ou pas ce que vous lui enseignez.

Les motivations sont différentes :

  • Un adulte a son libre arbitre, son expérience, ses motivations.

  • Un adulte n’est pas tenu par des examens qui vont le sanctionner sauf dans le cas d’une formation certifiante à un métier mais dans ce cas, c’est son choix.

  • Un adulte pense que c’est lui le maître à bord et que vous n’êtes là que pour lui donner les informations dont il a besoin.

  • Un adulte peut contester votre légitimité. Il n’aura pas forcément une grande motivation à suivre votre exposé,s’il considère que ce que vous lui enseignez n’est pas utile pour lui.

  • Un adulte a ses habitudes de travail bien ancrées et il ne va pas s’en séparer facilement.

Voilà...

Le tour de table : étape incontournable

Faut-il faire un tour de table en début de formation ? C’est la question que se posent tous les formateurs débutants. La réponse à cette question est : oui absolument !

Mais en quoi consiste un tour de table ?

Vous connaissez tous le principe. Il s’agit de demander à chaque apprenant de se présenter tour à tour en quelques mots. Chacun décline son nom, son prénom, sa profession…

Mais, le tour de table a un sens caché pour vous. Quelles que soient les informations intéressantes que vous livrent vos apprenants sur leur CV, votre objectif est tout autre.

Vous devez absolument identifier à la fin du tour de table, ces éléments indispensables pour la bonne évolution de votre formation :

  • Qui a les prérequis et qui ne les a pas ?

  • Sur quelle personne pourrez-vous vous appuyer pendant la formation ?

  • Quels sont les objectifs de chaque apprenant ?

  • Quels sont les différents groupes de niveau ?

À la fin du tour, vous devez avoir présent à l’esprit tous ces éléments.

Examinons-les.

Qui a les prérequis et qui ne les a pas ?

Les prérequis sont toujours mentionnés dans le programme d’une formation. Cependant, il n’est pas rare de se retrouver avec une ou plusieurs personnes qui ne disposent pas des prérequis nécessaires.

Pour le savoir, une astuce est d’énoncer les prérequis demandés juste avant de commencer le tour de table. Une personne qui ne les a pas sera tentée de vous le dire. C’est une information importante, car elle va déterminer le rythme de votre formation. Si la majorité des apprenants n’a pas les prérequis, vous devrez commencer votre formation par un rappel que vous aurez au préalable préparé.

Si au contraire, une minorité de personnes n’a pas les prérequis, trois solutions se présentent à vous :

  • Dans le cas où le niveau d’un ou des apprenants est vraiment très faible, vous pouvez contacter l’agent commercial du centre de formation qui le(s) redirigera vers une formation plus adaptée.

  • Si cela est impossible, vous pouvez demander à une personne plus expérimentée...

Comment s’imposer dès le départ ?

C’est la question cruciale. Les trois premières minutes sont primordiales. Dès votre arrivée, de la manière dont vous serez perçu par les participants va dépendre la réussite de votre formation. C’est comme une course de 100 m aux Jeux olympiques : un bon départ est toujours nécessaire pour gagner. Rattraper un mauvais départ est possible, mais vous devrez redoubler d’efforts.

Cela commence dès que vous pénétrez dans la salle de formation. La première impression doit être la bonne. Si les gens vous visualisent positivement dès le départ, ils auront plus de mal à changer d’opinion par la suite.

Mais comment faire bonne impression avant même que la formation ne commence ?

Voici quelques conseils recueillis auprès de formateurs confirmés qui ont fait leurs preuves :

En premier lieu, soignez votre présentation. On ne le dit jamais assez, mais l’aspect physique est primordial. Privilégiez un habillage neutre, mais soigné. Méfiez-vous des tenues décontractées qui pourraient être mal interprétées. Au risque de paraître « ringard », une chemise et une veste pour les hommes et un tailleur pour les femmes restent le meilleur atout pour être « accepté » dans la majorité des cas.

Le deuxième point, qui s’avère être une règle d’or pour s’imposer, est justement de ne pas chercher à s’imposer. Il n’y a rien de plus déplaisant pour les apprenants qu’un formateur qui arrive en chef conquérant dans la salle. De la même manière, quoi de plus pénible que d’arriver le lundi matin et d’avoir un formateur qui gesticule ou pire qui vous aboie dessus dès la première minute ? Au contraire, faites-vous discret. Déposez vos affaires sans vous faire remarquer....

Les écueils à éviter

Le descriptif précédent correspond à une présentation optimale de votre entrée dans le cours. Mais, dans la réalité, certaines déconvenues risquent de vous faire sortir, malgré vous, de l’image idéale que vous souhaiteriez montrer.

C’est le cas notamment si certains problèmes techniques viennent ternir votre préparation. L’agacement, voire l’énervement risque de vous submerger.

Quelle que soit la situation difficile que vous rencontrez, voici les écueils à éviter à tout prix.

Dénigrer vos conditions de travail

Bien que ce soit avéré, ne critiquez jamais vos conditions de formation. Ni d’ailleurs, l’organisme dont dépend la formation !

Certains formateurs ont le chic pour se mettre à dos leurs responsables. Rappelez-vous que vous êtes en freelance, vous vous servez de l’infrastructure qui vous est proposée. Vous devez la respecter.

Ne vous énervez pas. Ce n’est la faute de personne. Prenez les choses comme elles viennent. Tout finit par s’arranger. Au pire, prévenez votre organisme de formation de votre incapacité à assurer la formation dans de bonnes conditions mais n’en parlez jamais à vos participants. Les participants doivent être épargnés au mieux par les difficultés que vous rencontrez.

Imaginons que vous êtes commandant de bord dans un avion. Il vaudrait mieux ne pas avertir les passagers...

En résumé

En résumé, voici ce qu’il faut retenir pour bien démarrer votre formation :

  • Le formateur est avant tout un guide.

  • Il existe huit modes d’apprentissage chez l’adulte. Adaptez-vous à ceux de vos apprenants.

  • Le tour de table en début de session permet de cibler les niveaux et les objectifs des participants.

  • Le tour de table permet également de repérer l’apprenant sur lequel vous pourrez vous appuyer.

  • Ne cherchez surtout pas à vous imposer de force au début de votre formation. Laissez le naturel se faire.

  • Essayez d’établir d’emblée une relation de connivence avec les apprenants.

  • Ne dénigrez jamais vos conditions de travail ni l’organisme de formation pour lequel vous effectuez une prestation.

  • Gardez une certaine distance avec vos apprenants. Le vouvoiement est recommandé.

  • Soyez à l’écoute et ne vous focalisez pas uniquement sur votre discours.

  • Poursuivez le fil conducteur que vous vous êtes fixé.

  • Étayez votre discours avec des exemples concrets tirés de votre propre expérience.