Les attitudes de communication
Comment être charismatique ?
C’est bien là justement la question à ne pas se poser.
Le seul conseil que j’ai à vous donner : restez vous-même ! Si vous avez l’habitude de parler lentement, ce n’est pas en vous efforçant de parler plus vite que vous gagnerez en charisme. Bien au contraire, les efforts se voient et atténuent votre personnalité. Comment voulez-vous être remarqué si vous n’êtes pas vous-même ?
J’ai connu un formateur maigre et recroquevillé sur lui-même, timide, parlant si faiblement qu’il fallait tendre l’oreille pour le comprendre. Et pourtant, tout le monde l’écoutait. Sa façon de dire les choses captait l’attention. On sentait qu’il était passionné. Il était impliqué et c’est pour cette raison qu’il était écouté.
Inversement, j’ai connu plus d’un formateur qui s’exprimaient d’une voix forte. Je me souviens d’un en particulier qui parlait si fort que toutes les salles de l’étage du centre de formation fermaient leur porte pour ne pas l’entendre. Certains participants d’un cours voisin me confiaient ironiquement : « C’est bien, on peut suivre deux cours en même temps : le nôtre et celui de ce professeur ! »...
Travailler sa voix
Lorsque vous animez une formation, la voix est votre outil essentiel. Il faut ménager votre voix. Mieux vaut éviter d’être aphone en fin de session. À ce propos, si vous êtes aphone, continuez dans la mesure du possible de donner votre cours. "The show must go on !"
Je ne vous suggère pas de faire des vocalises, mais prenez le temps avant de commencer une formation, le matin, de chauffer votre voix. Une voix agréable est une voix qui est posée. Une voix posée est une voix totalement détendue, dénuée de stress ou de tension. Prenez une longue inspiration en gonflant le ventre, puis en soufflant, prononcez quelques syllabes.
Votre souffle doit passer sur vos cordes vocales sans effort. Ouvrez grand la bouche et laissez les sons s’exprimer librement. Faites cela plusieurs fois de suite. Vous devriez sentir votre voix se placer naturellement.
Gardez le plus possible ce timbre de voix durant votre cours.
La communication gestuelle
Nous l’avons dit plus haut, vos gestes vous aident… ou vous trahissent. Le moindre petit mouvement de doigt est vite repéré et plus personne ne vous écoute. Attention, il ne s’agit pas là de contrôler tous ses gestes. J’attire votre attention sur le fait d’avoir des gestes en accord avec votre discours.
Avez-vous tendance à croiser les mains ? Bougez-vous vos pieds nerveusement ? Passez-vous votre temps à vous recoiffer ?
Ce sont ces automatismes qu’il faut combattre et non votre naturel. Ils ont été acquis par de fausses attitudes, peut-être liés à un mimétisme dans votre enfance. Dès que vous prenez conscience d’un de ces comportements faussement naturels, inspirez et expirez longuement. La respiration fera disparaître tout ce qui n’est pas naturel chez vous.
Votre regard est tout aussi important que votre attitude corporelle. Vos yeux doivent balayer l’ensemble du public. Ne vous focalisez pas sur le participant élu qui vous donne l’impression d’approuver tout ce que vous dites. Les autres vont le remarquer et risquent de se sentir exclus.
Si vous ressentez un coup de fatigue, vous pouvez vous adosser à votre bureau tout en continuant à faire face à votre auditoire. Évitez de vous asseoir et surtout pas derrière votre ordinateur...
La transmission du savoir
La transmission du savoir a beaucoup évolué. Que doit-on transmettre exactement aujourd’hui ? Pour les anciennes générations, le formateur était la source qui transmettait les connaissances à acquérir. Il était la référence. La transmission était verticale, du professeur aux élèves.
Aujourd’hui l’apprentissage de la connaissance a considérablement évolué. Tout vient du fait que l’information est accessible partout, à tout moment, très rapidement et très facilement. Il suffit d’ouvrir son ordinateur ou son téléphone portable pour avoir accès à toutes les connaissances souhaitées sur n’importe quel sujet.
Nous avons accès à une base de connaissances bien supérieure à celle que pourrait nous transmettre le formateur le plus érudit. Voilà ce qui explique l’effondrement de la transmission telle qu’elle était faite traditionnellement.
Est-ce pour autant qu’il n’y a plus besoin de formateur ? Non, et l’expérience nous le montre. Les formations sont en constante progression. Alors, que viennent y chercher les apprenants ?
Je pourrais paraphraser cette phrase de René Char qui pourrait s’appliquer à la transmission de la connaissance : « Notre héritage n’est précédé d’aucun testament ». Ce que je veux dire, c’est que si nous sommes abreuvés de connaissances, nous n’avons rien pour la hiérarchiser. Aujourd’hui nous souffrons d’une surabondance d’informations....
Savoir écouter
Donner une formation, c’est transmettre. La transmission n’est pas unidirectionnelle. Si vous voulez un réel dialogue entre vous et vos participants, vous devez également les écouter.
L’écoute active est apparue en 1968. Elle a été développée par un psychologue américain Carl Rogers, initiateur des techniques non directives. Cette technique a été au préalable, appliquée à des relations soignants/malades mais elle s’est rapidement étendue à tous les contextes où une relation interpersonnelle est essentielle.
L’écoute active permet de focaliser toute son attention sur l’autre. Il y a cinq impératifs à respecter, selon Carl Rogers :
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L’accueil : savoir accepter l’autre comme il est. C’est une attitude de respect, de considération de l’autre, dénuée de tout jugement.
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Être centré sur ce que l’autre vit et non sur ce qu’il dit : autrement dit, au-delà du discours et des faits, s’interroger sur la manière dont l’autre ressent les choses.
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S’intéresser à l’autre plus qu’au problème lui-même : le problème est vu d’un certain angle par l’autre. Il sera vu d’une autre manière par quelqu’un d’autre. Il faut s’intéresser à la manière dont l’autre interprète le problème.
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Montrer à l’autre qu’on le respecte : donner à l’autre l’assurance qu’on le respecte et qu’on ne juge pas sa manière d’être. On n’empiète pas sur son domaine.
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Être un véritable miroir : reformuler sa demande. Il ne s’agit pas d’interpréter mais de faire écho à ce que ressent l’autre : "Ainsi, ce que vous ressentez c’est que...".
Notre cadre est un peu particulier, puisqu’il ne s’agit pas pour nous d’un accompagnement personnel ni d’une relation d’accueil. Cela dit, et en l’utilisant dans une certaine mesure, cette technique peut être intéressante.
L’essentiel est de comprendre qu’il faut laisser à l’autre un espace pour s’exprimer....
Comment obtenir l’adhésion générale ?
Quelle drôle de question ! Malheur à celui qui se la pose.
Tout d’abord, il est absolument impossible d’avoir l’adhésion de tout le monde. Vous aurez toujours des personnes insatisfaites dans la vie ! Et c’est normal.
Ensuite, vous ne devez absolument pas être dans cet objectif. « Je ne connais pas la clé du succès, mais celle de l’échec est d’essayer de plaire à tout le monde » disait Bill Cosby. Et il avait bien raison.
Si vous cherchez à plaire à tout le monde, vous ne plairez certainement à personne. Car ce qui est apprécié c’est justement votre manière personnelle de faire.
Ayez confiance en vous ! Construisez le cours que vous aimeriez suivre.
En résumé
En résumé, voici ce qu’il faut retenir sur les attitudes de communication :
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Restez-vous même.
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Exploitez vos aptitudes naturelles.
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Entraînez-vous à parler en public en vous filmant.
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Évitez les gestes parasites, ne bougez que si c’est nécessaire.
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Ayez une attitude ouverte face aux apprenants. Évitez de croiser les bras.
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Entraînez-vous à poser votre voix.
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Adressez-vous par votre regard à l’ensemble de votre public.
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N’ouvrez jamais votre téléphone portable pendant votre session de formation.
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Votre plus-value réside dans l’expérience de votre métier.
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Ayez une bonne connaissance de ce qui se dit sur Internet.
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Variez les modes de communication entre vous et les apprenants.
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Pensez à former des sous-groupes pour des échanges inter-apprenants.
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Pratiquez le plus possible l’écoute active.
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Ne cherchez pas à plaire à tout le monde. Gardez votre cap.