Les imprévus du formateur

Comment réagir face à un trou de mémoire ?

Comment ? Qu’est-ce que je devais dire ? Qui ne s’est pas trouvé un jour devant cet embarras ?

Le trou de mémoire, cela arrive à tout le monde. Mais quand vous êtes devant une salle remplie d’apprenants, c’est très gênant. Et plus vous cherchez vos mots, moins vous les trouvez…

Cela m’est arrivé une fois en formation ReactJS, je ne trouvais plus comment coder la classe du Reducer sous Redux. Pourtant, je l’utilisais couramment. Dans ces moments-là, nous sommes dans le même état émotionnel que le commandant de bord d’un avion qui pique vers le sol. Le crash va arriver d’une minute à l’autre.

Comme je vous l’ai dit, inutile de gagner du temps pour retrouver votre mémoire. Comme pour votre ordinateur, le système de votre cerveau risque de saturer si vous faites trop d’efforts. La meilleure façon de retrouver la mémoire est d’arrêter de chercher sur l’instant et de reprendre plus tard.  C’est prouvé par de nombreux neurologues.

Le problème est que pour votre auditoire, le trou de mémoire peut être synonyme d’incompétence ou la cause d’une mauvaise préparation de votre cours. Cela risque de ternir votre image surtout si vous bafouillez ou si vous cherchez vos mots.

Alors comment s’en sortir ? Vous avez un coup d’avance sur votre public. En général, nous sentons venir le trou de mémoire. Notre cerveau anticipe ce que nous allons dire et donc nous savons que nous allons avoir un trou de mémoire avant que cela ne se produise effectivement. Il s’agit de quelques secondes d’écart, mais ces secondes vont vous laisser le temps de prendre une décision.

Il existe différentes méthodes qui m’ont été rapportées par des formateurs expérimentés :...

Comment aborder une question dont vous n’avez pas la réponse ?

C’est un peu la même situation que pour le trou de mémoire. Il est primordial de ne pas laisser le stress vous envahir et de trouver des moyens pour gagner du temps.

Vous avez également les deux solutions proposées dans la section précédente. Soit vous assumez :

« Eh bien, c’est une bonne question, je vous remercie de me l’avoir posée. Mais je n’ai pas la réponse.. »

Vous pouvez même aller plus loin et demander si dans la salle quelqu’un n’aurait pas la réponse.  Ou alors, tentez le : « Regardons ensemble si Internet a la réponse. »

Aujourd’hui, avec les moyens dont nous disposons, il est très facile de trouver la solution. Ce n’est pas parce que vous êtes formateur que vous devez vous en passer. Votre plus-value se fera sur votre pertinence à déceler rapidement une solution fiable.

La deuxième solution, si vous n’arrivez pas à assumer, est de gagner du temps. Vous pouvez utiliser les techniques précédemment décrites. Dans tous les cas, ne vous précipitez pas. Prenez quelques secondes de réflexion. Reformulez mentalement la question. Êtes-vous sûr de ne pas avoir la réponse ? Sollicitez votre mémoire. Voyez si cela ne se rapproche pas d’un autre problème que vous avez déjà rencontré. Vous pouvez également demander des précisions à votre interlocuteur. « Dans quel cadre...

Comment réagir face à vos erreurs ?

Vous avez donné une fausse information. Votre exemple n’est pas bon. La correction de votre exercice est fausse, vous ne vous en étiez pas aperçu. Seulement, l’expérimentation dans votre classe le prouve. Pas de doutes, vous avez commis une erreur. Oui, ça arrive, car malgré votre préparation vous n’avez pas tout prévu. L’erreur est humaine, dit-on. Comment réagir ? Contrairement au trou de mémoire, vous ne pouvez pas nier et anticiper que vous avez fait une erreur. Ne vous y trompez pas, cacher une erreur ne fera que la rendre plus visible. Il faut donc réparer votre erreur au plus vite. Cela dit, ce n’est pas une raison pour vous accabler. Ne commencez pas vos phrases par :

« Je suis désolé… Excusez-moi… Je vous demande pardon… »

Il faut à tout prix que vous gardiez votre statut de formateur. Vous avez fait une erreur, certes, mais vous continuez à être le référent sur cette formation.

Une éventualité est de demander à vos participants s’ils sont en accord avec ce que vous venez d’affirmer. C’est un peu la politique du contre-exemple.

« Vous voyez le résultat que nous obtenons… Est-ce celui qui est attendu ? Non… N’est-ce pas ? Et pourquoi ? Parce que nous avons commis une petite erreur… Regardez bien… »

L’utilisation du « nous » permet d’intégrer vos élèves à votre erreur. Ce n’est pas « vous » qui avez fait...

Comment gérer un sujet difficile à aborder ?

Il y a dans votre formation des épisodes plus délicats que les autres. Et vous les connaissez. Vous savez qu’à chaque fois que vous les abordez, des difficultés de compréhension apparaissent. Ce qu’il faut avant tout, c’est bien identifier ces épisodes. Combien sont-ils ? Comment apparaissent-ils dans la session ? Vous devez absolument maîtriser ces parties. Refaites les plusieurs fois chez vous avant de commencer la formation. Vous ne devez pas hésiter une seconde quant à leur application.

Une chose difficile peut toujours être scindée en plusieurs parties qui en facilitent la compréhension.

Commencez par une introduction, rapide et globale. Aidez-vous, si possible, d’un schéma. Puis, décomposez bien les différentes étapes avant d’arriver à la conclusion. Plus vous aurez d’étapes, plus votre découpage sera précis. Veillez à ce que chaque étape soit indépendante des autres.

Lorsque vous préparez votre cours, mettez-vous à la place d’un participant. Quels sont les questions qui vous viendraient à l’esprit ? Notez-les et répondez-y.

Le sujet demande peut-être des éclaircissements sur certaines notions supposées connues. Faites la liste de tous les prérequis...

En résumé

En résumé, voici ce qu’il faut retenir sur les imprévus du formateur :